LA. TURQUIE ET LE TANZIMAT.
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pendance. Peu s'en fallut que le Divan ne cédât aux solli–
citations de l'irascible chancelier (1).
Dirai-je sans autres détails qu'en Syrie la Porte s'efforça
par maintes restrictions à entraver le contrôle européen
établi depuis 1860, qu'en Palestine les autorités ottomanes
eurent pour les Grecs orthodoxes sujets du Sultan des pré–
férences qui dénotaient des instructions formelles reçues
de Gonstantinople, qu'en Albanie une expédition fut diri–
gée contre les Mirdites avec l'intention bien arrêtée
d'anéantir leurs anciens privilèges (2) ?
Bref, de toutes parts se révéla la pensée d'une sorte de
restauration politique destinée à réduire, sinon à faire
disparaître les autonomies locales tant musulmanes que
chrétiennes, sources d'incessantes complications av^c les
gouvernements étrangers ; car c'était à l'influence étran–
gère qu'on en avait ; il fallait la combattre sous quelque
forme qu'elle se montrât, même dans le personnel admi–
nistratif dont on devait éliminer tout ce qui ne portait pas
la marque nationale.
Ce fut bientôt comme une fièvre de destitution qui attei-
(1)
Une Société représentée par le D
r
Strousberg avait obtenu la
concession du réseau roumain, moyennant une garantie de 7 0/0
donnée aux obligataires. Les obligations devaient être émises au fur
et à mesure des travaux et pour une somme équivalente à ces t r a –
vaux. Un commissaire roumain de
nationalité prussienne
était chargé
de vérifier l'opération et de contresigner les obligations.
Par suite d'un accord entre le D
r
Strousberg et ce commissaire,
toute l'émission des obligations fut faite par anticipation et le pro–
duit en fut partiellement dissipé ; de sorte que le gouvernement rou–
main se trouva dans la situation d'avoir à garantir l'intérêt de
245
millions, tandis qu'il n'avait reçu que pour 150 millions de tra–
vaux mal faits et de matériel défectueux.
(2)
Le jeune Bib Doda, chef désigné de la Montagne, fut emmené
à Constantinople.
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Fonds A.R.A.M