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LA TURQUIE ET LE TANZIMAT.
trois États africains. L'on aurait
st vrai, que par ses
intrigues comme par ses connivences avec l'étranger, un
certain parti politique s'était proposé de faire passer l'Etat
danubien sous le laminoir.
L'on supposait en 1870 que des négociations secrètes
engagées entre Athènes, Belgrade et Bukarest avaient pour
but d'organiser une insurrection générale des populations
chrétiennes contre la domination ottomane dans la pres–
qu'île des Balkans, et l'on soupçonnait, à tort ou à raison, la
Russie de tremper dans la conjuration. Il paraît que le gou–
vernement roumain se ravisa et que son attitude prudente
exaspéra à ce point les meneurs de la coalition révolution–
naire, que la situation du prince Charles fut sérieusement
compromise. De graves désordres étaient imminents et la
Porte, aussi bien que l'Autriche-Hongrie, songea à interve–
nir (1). Il fut même question à Constantinople non-seulement
d'occuper la principauté, mais encore de la séparer en deux
États, c'est-à-dire, de rétablir l'ordre de choses antérieur
au régime du prince Alexandre Jean (25 avril 1871).
Une note conciliante de Bukarest vint calmer à propos
l'humeur guerroyante de là Porte.
Un second incident non moins grave dans ses consé–
quences possibles, raviva bientôt les perplexités du cabi–
net princier. A propos d'une difficulté relative à l'exécu–
tion des chemins de fer que le gouvernement roumain avait
concédés à une compagnie prussienne, le Sultan fut invité
par une note du prince de Bismark à s'ingérer dans l'ad–
ministration intérieure de la province tributaire, au mépris
des immunités capitulaires que garantissaient son indé-
(1)
Consulter sur ce point le
Livre rouge
autrichien de 1871.
Fonds A.R.A.M