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française et italienne qu'il fallait, se prémunir. Pour tous,
il y avait des dangers intérieurs à conjurer, l'insubordina–
tion des tribus que l'on ne parviendrait à réduire à l'obéis–
sance qu'en définissant clairement les pouvoirs du Bey au
moyen d'un acte émané du Calife-Boi.
Ainsi fut promulgué le firman du 25 octobre 1871
qui tendait à anéantir l'indépendance souveraine de la Ré–
gence et à placer son chef héréditaire au rang d'un sim–
ple gouverneur général.
En 1835 la Turquie était parvenue à ressaisir la Tripo-
litaine en en chassant les Karamanli qui gouvernaient le
pays à peu près dans les mêmes conditions que la dynas–
tie hosseinite de la Régence voisine.
Depuis lors Tripoli avait été administré comme les autres
régions de l'Empire, sans s'être cependant dépouillé de
certaines servitudes inhérentes au régime judiciaire anté–
rieur. C'est ainsi par exemple que les consulats étrangers
persistaient à vouloir juger les procès entre leurs natio–
naux et les indigènes, même dans le cas où ceux-ci
étaient défendeurs.
Le Divan mena de front sâ campagne tunisienne et
celle qui devait effacer les derniers vestiges de l'état ex–
ceptionnel de la Tripolitaine. Il y réussit grâce à la com–
plaisance de l'Angleterre avec laquelle il signa en juillet
1871
un protocole aux termes duquel le
nouveau vilayet
de Tripoli dût être soumis en tous points aux capitulations
en vigueur dans les autres provinces ottomanes tant euro–
péennes qu'asiatiques.
La Roumanie elle-même (que" les sujets du roi Charles me
pardonnent ce rapprochement) fut un moment exposée à
sentir à son tour la main qui venait de s'appesantir sur les
Fonds A.R.A.M