LA TURQUIE ET LE TANZIMAT.
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et de poste, cette munificence laissait intacts les droits
sacrés du souverain.
D'ailleurs le nouveau firman de 1866 ne déclarait-il pas
que ces lois administratives seraient conformes aux lois
générales de l'Empire et que les arrangements consulaires
ne pourraient jamais revêtir la forme solennelle de con–
ventions internationales?
En accentuant de la sorte cet état de dépendance qui ne
permettait même pas au khédive de se considérer comme
vassal du Sultan, le Divan cherchait à prévenir les vel–
léités de séparation dont on le soupçonnait, tout en tirant
parti de l'obscurité d'un droit public mal défini.
Ces avertissements indirects n'empêchèrent paslsmail-
pacha d'augmenter l'effectif de sa flotte et d'armer par–
tout ses côtes, préparatifs dans lesquels l'on vit à Cons-
tantinople une sorte de provocation. En 1871 le grand-
vizir Ali-pacha prit une attitude plus ferme vis-à-vis du
vice-roi, résolu qu'il était à le rabaisser, à l'amener à
composition ou à
le faire remplacer.
"
D'après de nombreux indices, il n'y a pas à douter
qu'Ali-pacha aurait proposé au Sultan de confisquer l'au–
tonomie de l'Egypte, s'il avait pu s'illusionner sur les
dispositions de certaines puissances intéressées au main–
tien du
statu quo.
Ismail-pacha jugea prudent de changer d'allures; il se fit
humble et témoigna ostensiblement de sa respectueuse sou–
mission au
onsentit même à livrer au Sultan
ses bâtiments cuirassés (1). Le but d'Ali-pacha était atteint.
(1)
Cette amende honorable amena une réconciliation qui fut
scellée plus tard par un troisième firman conférant au khédive le
Fonds A.R.A.M