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LA TURQUIE ET LE TANZIMAT.
de l'artillerie, Ali-Effendi, le futur plénipotentiaire au
congrès de Paris, chargé de l'intérim des affaires étran–
gères, tous étaient plus ou moins dévoués à Reschid-
pacha et semblaient se donner comme ses prochains coo-
pérateurs.
Reschid fut en effet rappelé et deux mois après la chute
de Riza, il prit en mains le ministère géré par Ali-Effendi.
Sa réintégration, après la disparition successive de toutes
les nuances de la réaction, était un événement capital; la
réforme triomphait sur toute la ligne.
L'on ne devait cependant pas s'attendre à voir le chef
avoué de l'administration de l'Empire accomplir des mer–
veilles; la confiance qu'il inspirait, lui imposait sans doute
de grands devoirs et il avait la ferme volonté de les remplir;
mais en dehors du personnel restreint qui l'assistait dans le
conseil, l'on n'ignorait pas qu'il y avait pénurie d'hommes
capables et désireux d'appliquer dans les provinces les
principes sur lesquels il fondait sa mission rénovatrice. Bien
du temps devait se passer avant que l'éducation publique eut
fourni la pépinière où se choisiraient un jour les manda–
taires du pouvoir central.
Ce fut apparemment en vue de cette grave difficulté et
pour tirer le meilleur parti des faibles ressources dont il dis–
posait, que le Reis-Effendi se fit adjoindre, sans toutefois
lui confier de portefeuille, Je vieux Kosre-\v-pacha qui,
malgré ses fautes, jouissait en dehors de la capitale d'une
certaine popularité et dont le nom seul, associé aux réfor–
mes, les ferait plus aisément accepter.
Le premier acte de Reschid-pacha dont il y ait lieu de
faire mention dans cette histoire, futun manifeste analogue
à celui qui avait signalé l'entrée de Riza-pacha aux affaires ;
Fonds A.R.A.M