LA TURQUIE ET LE TANZIMAT.
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mands, et grâce à cette collaboration que favorisaient les
consulats, un certain nombre de
protégés
protestants ne tar–
dèrent pas à se grouper à l'ombre du pavillon britannique.
L'on avait beau dire que les abjurations n'avaient rien
de sincère, que les populations de Syrie étaient incapables
de prendre par choix une religion qui appelait surtout l'exa–
men et la discussion et qui condamnait des pratiques aux–
quelles les orientaux semblaient plus attachés qu'à l'esprit
même du christianisme. Le fait était là, en dépit des rai–
sonnements qui en contestaient la logique et la vraisem–
blance. Sans doute, les séductions d'une protection assurée
et les libéralités des apôtres n'y étaient point étrangères ;
mais i l n'y avait plus à contester l'existence et la vitalité
d'une nouvelle nation religieuse appelée à entrer plus tard
en antagonisme avec les autres.
Le prosélytisme protestant n'a peut-être pas donné tout
ce qu'il promettait à ses débuts; cependant, comme je l'in–
diquerai dans là suite de cette histoire, il a pris assez de
développements pour alarmer plus d'une fois la Porte et
l'obliger à se défendre.
§ 4 .
LES GRECS ORTHODOXES E T L A QUESTION DES
D É N A T I O N A L I S A T I O N S .
Quant à la communauté grecque orientale, elle était alors
plus puissante et plus centralisée que jamais sous l'égide
de la Russie.
Je n'ai point à rappeler ici l'origine d'une tutelle qui
confondait sous la dénomination de Grecs tous les Ottomans
professant la religion dite orthodoxe et qui faisait dire à
Fonds A.R.A.M