LA
TURQUIE ET LE TANZIMAT.
constitution arménienne, les grandes ' puissances étaient
collectivement intervenues auprès de la Porte pour défendre
plus spécialement la cause des Maronites menacés dans leurs
antiques privilèges et môme dans leur existence comme
tribu autonome.
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s?
En 1841, une lutte sanglante avait éclaté entre cette na–
tion catholique et les Druses. Envoyé sur les lieux avec
des pouvoirs très-étendus, le Seraskier avait jugé à propos
de substituer au régime établi de temps immémorial dans la
montagne du Liban un nouveau mode d'administration
absolument incompatible avec les habitudes du pays ; i l
avait supprimé l'autorité indigène qui la gouvernait sous la
suzeraineté ottomane et un pacha turc s'était installé à
Deir-El-Kamar comme représentant direct du Sultan.
Les gouvernements chrétiens s'associant aux justes sus–
ceptibilités des montagnards et convaincus que ceux-ci
secoueraient le joug d'un système aggravé d'ailleurs par
l'inévitable ignorance de leurs mœurs et de leurs besoins,
déclarèrent au Divan qu'ils ne pouvaient considérer les
arrangements du Seraskier comme définitifs et qu'ils enten–
daient concourir à l'organisation nouvelle que les circons–
tances rendaient de plus en plus urgente.
L'on avait de prime abord objecté au rétablissement du ré–
gime antérieur, que les Druses et les autres tribus non chré–
tiennes du Liban, quoique inférieurs en nombre et en civilisa–
tion aux Maronites, éprouveraient une vive répugnance,
après la guerre opiniâtre qu'ils avaient soutenue contre ceux-
ci, à se voir, comme dans les derniers temps, soumis à
l'autorité d'un chef pris dans les rangs de leurs adversaires.
De longues négociations s'étaient engagées sur ce point,
la France et l'Autriche surtout exprimant leur préférence
Fonds A.R.A.M