LA TURQUIE ET LE TANZIMAT.
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sont de
nations
différentes, soient les simples agrégés et
les tributaires des Arméniens et qu'ils n'aient point,
comme eux, selon l'ancien usage, des chefs élus dans
leur propre sein. L'union, ajoutait-elle, a des consé–
quences exorbitantes, en autorisant, par exemple, le
patriarche arménien à disposer des biens des religieux et
des religieuses qui meurent sans héritiers; une commu–
nauté s'enrichit ainsi au détriment des autres. »
Ces complications créaient en réalité autant d'embarras
aux diverses sectes catholiques qu'à la Porte assiégée de
plaintes et de réclamations quotidiennes. Aussi dans les
années 1844 et 1845 un double concordat fut-il conclu
entre les chefs des nations arménienne, chaldéenne et
syrienne à l'effet de constituer définitivement le patriarchat
arménien comme unique intermédiaire des trois rites auprès
de l'administration centrale.
Les mésintelligences momentanément apaisées dans une
partie du milieu asiatique (elles devaient renaître plus tard
dans le propre camp arménien) laissent entrevoir, parmi les
rayas chrétiens considérés comme ensemble, des divisions
plus profondes, des rivalités plus vivaces, divisions et riva–
lités qu'il faudrait mettre à l'actif du gouvernement turc,
si, sans perdre de vue l'œuvre de conciliation qu'il s'était
imposée, l'on s'appliquait à rechercher dans la critique de
ses actes les circonstances atténuantes.
.
§ 2.
LES MARONITES E T L A QUESTION D U L I B A N .
Tandis que la France interposait ses bons offices dans le
règlement des questions d'ordre temporel soulevées par la
Fonds A.R.A.M