LA. TURQUIE ET LE TANZIMAT.
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laie est en opposition avec les mœurs de l'Orient, de se
défendre avec soin de l'importation de réformes qui ne
peuvent réagir sur des pays musulmans que comme des
dissolvants, parce qu'elles sont privées dans la circons–
tance donnée de toute force créatrice et organisatrice. »
« .........
Serai-je taxé d'idéologie politique ? Eh ! bien,
je cours le risque d'être jugé ainsi . . . »
Celte leçon inattendue qui laissait percer très clairement
un sentiment de jalousie à l'égard de la France chez
laquelle la Turquie
référence ses modèles,
ne manqua pas d'impressionner les Turcs qu'elle invitait
«
à rester Turcs » et sitôt donnée, l'on entendit Rifaat-pacha
déclarer nettement qu'il repoussait les remèdes héroïques
dont s'était engoué son devancier, que ces remèdes de–
vaient être ceux qui conviennent à une constitution faible
et délicate, c'est-à-dire, qu'il fallait adopter un régime de
prudence et de calme exempt de toute secousse. Et i l
ajoutait, comme pour défendre l'isolement auquel le prince
de Metternich semblait engager la Porte : « Nous prendrons
volontiers les conseils du dehors ; mais nous nous oppose–
rons à toute intervention dans nos affaires intérieures. »
La voix sentencieuse de l'éminent chancelier avait pour
ainsi dire trouvé son écho dans celle du successeur de
Reschid-pacha.
Il serait difficile de montrer juqu'à quel point les con–
seils de l'Autriche influèrent sur la conduite duministre
dirigeant de la Sublime Porte. Mais on peut voir avec
toutes les apparences de la probabilité un effet moral de
cette sorte de consultation dans une mesure importante
qui fut soumise aux délibérations du conseil d'État au
mois de novembre 1841. L'on discuta l'opportunité d'en
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