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LA TURQUIE ET LE TANZIMAT.
revenir au système traditionnel des fermes et de passer à
bail à des particuliers la perception des revenus de l'Etat.
Ce projet qui ne devait d'abord être mis à exécution que
dans certaines localités et pour les dîmes seulement, signa-
fait le retour prochain du régime fiscal qui avait ruiné les
populations et le sol d'un bout à l'autre de l'Empire.
Par une singulière coïncidence, le Sultan, après l'éloigne-
ment de Reschid-pacha, signa un Hatti Chérif qui renfermait
ces phrases significatives : « J'ai appris que des personnes
qui n'ont pas encore compris l'objet de mes désirs, s'imagi–
nent et prétendent que l'administration intérieure et la po–
sition politique de l'État vont recevoir une autre forme. Un
langage aussi erroné ne peut qu'égarer l'opinion publique.
Depuis mon avènement je n'ai recherché que le bien-être
de mes sujets. Les nouvelles institutions ont eu le même
objet en vue; quelques détails seulement sont restés in–
complets, parce qu'aucune institution ne peut être parfaite
dès son principe. Mais je donnerai tous mes soins au raf–
fermissement des lois établies et à l'achèvement de leurs
détails. »
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Par cette admonestation quelque peu énigmatique et des–
tinée à tout concilier, Abdùl Medjid semblait reconnaître, lui
aussi, que l'on était allé trop vite dans la voie de la ré–
forme, qu'il fallait enrayer, sans toutefois renier la Charte
qui engageait sa parole souveraine.
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Plusieurs dispositions prises par le Conseil ne tardèrent
pas à confirmer la tendance particulière que révélait le
message impérial.
En février 1842, la perception des revenus des provinces
fut rendue aux gouverneurs militaires ; l'on supprima les
administrateurs civils des chefs-lieux, les
Mohassils.
Un con-
Fonds A.R.A.M