LA TURQUIE ET LE TANZIMAT.
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tiel que Mahmoud termina sa carrière. I l mourût le
le.- juillet 1839.
Ce prince occupe sans doute une place considérable dans
la succession des descendants d'Osman; mais i l est bien
loin de mériter l'hommage d'admiration que la plupart de
ses historiens lui ont rendu. Les actes de son règne, et je
crois pouvoir répondre de la fidélité du récit que j'en ai
fait, démontrent qu'il n'a pas été tel qu'on se l'est géné–
ralement figuré en Europe, tel qu'en Turquie même l ' i –
magination populaire le conçoit et le dépeint encore au–
jourd'hui.
Son succès contre les Janissaires a fait sa réputation et
l'on s'est empressé d'en conclure qu'il avait la volonté et
les talents d'un réformateur. La destruction de la milice
prétorienne avait été sa pensée dominante dès les premiers
temps de son accession à l'Empire et il héritait en cela des
griefs de ses prédécesseurs et particulièrement de ceux du
sultan Selim I I I . Agissant sur un terrain connu, i l y a sans
doute déployé une habileté sans pareille ; mais on ignore
généralement que surpris avant l'heure dans l'exécution
de son dessein, i l n'a pas démontré l'indomptable énergie
qui forme dans l'esprit de la plupart de ses biographes, le
trait distinctif de son caractère. I l est constant qu'au début
de la révolte des Janissaires, il eut un moment d'irrésolu–
tion qui faillit tout perdre ; il allait céder, c'est-à-dire, se
résoudre une seconde l'ois à l'humiliation d'un compromis,
lorsque Hussein-pacha lui répondit de la victoire. Mah–
moud, pour ceux qui l'ont connu de près, manquait de
courage.
Mis en possession de l'autorité souveraine la plus abso–
lue, quel usage en a-t-il fait? Dépassant le but, i l s'est
Fonds A.R.A.M