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LA TURQUIE ET LE TANZIMAT.
les proscrire et l'on conçoit que leur fréquence, c'est-à-
dire, l'habitude, leur assurait le plus sou-vent l'impunité.
On trouva que Reschid-pacha était bien hardi dans
ses débuts et qu'en prétendant former par voie de dé–
crets dés employés intègres, i l poursuivait un but aussi
chimérique que celui de la découverte de la pierre phi-
losophale.
Un second Edit mit à exécution une décision antérieure
relative à la suppression des différents bénéfices attachés
aux emplois publics. L'on songea à abolir les monopoles,
à autoriser l'achat des immeubles par les étrangers, à trans–
former le régime de la propriété.
Le succès toutefois ne répondit pas complètement aux
efforts de l'ardent novateur associé au Divan. Les traite–
ments budgétaires substitués au casuel, n'étaient liquidés
qu'irrégulièrement et quant aux monopoles, l'on constata
que les fermiers auxquels ils avaient été vendus, se trou–
vaient à découvert de la plus grande partie des revenus de
l'année et que l'on ne pouvait rompre leurs baux sans de
grands sacrifices.
Des traités de commerce furent conclus avec l'Angle–
terre, la France et l'Autriche ; ils tendaient surtout à apla–
nir les difficultés résultant d'un système économique qui,
essentiellement basé sur la centralisation et le privilège,
avait eu pour effet d'élever sensiblement le droit de douane
de 3 0/0
ad valorem
établi par les Capitulations.
L'on promulgua un règlement sur les quarantaines et,
fait digne de remarque, l'on réussit à l'appliquer et à le
maintenir, quoiqu'il fut contraire par essence aux croyan–
ces les plus enracinées de l'Islamisme;
Ce fut dans cette période de zèle et de relèvement par-
Fonds A.R.A.M