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LA TURQUIE ET LE TANZIMAT.
de mesures coercitives contre celui des deux contendants
qui s'obstinerait à continuer les hostilités.
On connaît les événements qui suivirent cette transaction.
Le refus opposé par la Porte aux propositions des trois
Cours eut successivement pour conséquence la bataille de
Navarin, le départ de Constantinople des représentants des
alliés et la rupture des relations diplomatiques entre eux et
le gouvernement turc.
Dans ces graves conjonctures et c'est un point digne de
remarque, Mahmoud s'abusa sur la valeur du système encore
imparfait qu'il venait d'appliquer à son armée ; il se crut
de force à lutter contre son ennemi traditionnel, tout en
spéculant d'ailleurs sur la rivalité secrète de l'Angleterre
et de la Russie. I l osa braver son redoutable voisin en
lançant contre lui une sorte de manifeste adressé aux popu–
lations musulmanes de ses provinces asiatiques,
Ce fut de cette publication que se prévalut Nicolas pour
commencer une guerre à laquelle l'entraînait d'ailleurs,
depuis son avènement, le voeu de la nation. Son armée
franchit pour la première fois les Balkans et menaça Cons–
tantinople,
La Porte dut se soumettra aux conditions posées par un
nouveau protocole de Londres (22 mars 1829) et consen–
tir notamment à l'émancipation de la Grèce sous sa suze–
raineté.
Le traité d'Andrinople du 14 septembre vint mettre un
terme aux anxiétés du Sultan qui bientôt dut reconnaître
l'indépendance absolue du royaume hellénique.
Au milieu de ces péripéties qui avaient exposé le gou–
vernement personnel de Mahmoud à de si cruelles épreuves,
il no transpirait rien des, grandes mesures administratives
Fonds A.R.A.M