LA TURQUIE ET LE TANZIMAT.
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tice, l'agriculture, le commerce, et que discutait secrète–
ment un conseil spécial composé des plus grands person–
nages de l'État. Ce programme, paraît-il, n'était pas un
mythe, car Harif-Bey, le président du conseil
ad hoc,
disait
à un diplomate étranger avide de nouvelles : « Nous l'exé–
cuterons; mais que l'on patiente. Nous ne saurions tout
faire à la fois. Que de préjugés, que de vieilles habitudes à
vaincre ! c'est presque comme s'il s'agissait d'enseigner à
nos peuples une autre langue. »
En "attendant l'issue des délibérations mystérieuses dont
l'opinion publique s'exagérait sans doute la portée, le Sul–
tan avait ordonné quelques changements partiels dans les
divisions administratives de Constantinople et de sa ban–
lieue, dans la police locale, comme dans le régime intérieur
du sérail et des palais des sultanes. 11 fallait, selon le mot
officiel qui avait cours alors, commencer par la capitale
qui devait donner l'exemple aux provinces, de même que
le gTattd vizif devait donner l'exemple aux pachas.
L'on avait ensuite procédé à une concentration plus
étroite des services publics, en réduisant à quatre gouver*
nements généraux les dix-huit Eyalets ou grands pachàliks
d'Asie et comme ils s'agissait avant tout de remédier
à la pénurie du trésor, plusieurs règlements furent pfo*
mulgués sur la gestion des fermes du Miri (1), sur l'aug*
mentàtion de l'impôt de capitâtion des sujets chrétiens et
sur la vénalité des fonctionnaires.
L'on s'aperçut bientôt que si le Sultan s'etâft montré
politique habile dans sa lutte contre les ennemis de son
pouvoir, i l restait inférieur dans le rôle réparateur que sa
(1)
Trésor public.
Fonds A.R.A.M