LA TURQUIE ET LE TANZIMAT.
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Or, en abolissant les
Illizams,
le
Tanzimâl
avait cons–
titué l'administration sur les bases suivantes : à la tête de
chaque circonscription se trouvait un gouverneur militaire
(
Muhafiz)
préposé au commandement de la division locale
et d'un employé du ministère des finances qui, suivant
l'importance de son emploi, était receveur général
(
Def-
terdar),
percepteur
(
Mohassil)
ou agent du trésor
(
Mal-
mudir).
Le Vali correspondait avec le grand vizir dont dépendait
le ministère de l'Intérieur ; lé commandant militaire et
le Defterdar entretenaient des relations directes avec les
départements de la guerre et des finances.
Chacun d'eux était plus ou moins indépendant dans sa
sphère ; cependant il devait au besoin se concerter avec
ses collègues. Tous relevaient du Divan et devaient lui
rendre compte de leur gestion.
L'auteur de ces dispositions organiques, Reschid-pacha
qui avait passé plusieurs années à Paris, s'était évidem–
ment inspiré du système français ; on y retrouvait tous les
rouages de l'administration française sans en excepter les
conseils départementaux, avec cette différence toutefois que
les conseils ottomans siégeaient en permanence et interve–
naient tous les jours dans les affaires administratives et
judiciaires.
Il n'était pas moins évident que, malgré ses imperfec–
tions, l'appareil provincial inauguré sous Abdul-Medjid,
était bien supérieur à celui qu'il remplaçait et que son
premier résultat voulu et recherché devait être de centra–
liser à la Porte l'action des administrateurs locaux et de
transformer en fonctionnaires responsables pourvus d'ap–
pointements fixes les gouverneurs qui participaient aupa-
Fonds A.R.A.M