108
LA TURQUIE ET LE TANZIMAT.
ravant de l'autonomie souveraine et de l'avidité liscale de-;
fermiers généraux-
Sous le ministère de Mehemet-Ali, l'on pensa qu'il con–
venait de rendre aux Valis devenus plus dépendants de la
métropole, quelques-unes de leurs anciennes attributions.
«
En présence des désordres qui dans chaque province
avaient compromis la sécurité des habitants, il était néces–
saire et urgent, disait-on, de renforcer l'autorité, tout en
observant scrupuleusement les limites posées par le
Tan-
zimât. »
L'on conçoit qu'à l'époque où Reschid-pacha avait pro–
posé son programme administratif, il y avait lieu avant
tout de mettrefinà l'arbitraire des gouverneurs et à l'op–
pression qui pesait sur les rayas et on ne croyait jamais
mettre assez d'entraves à leur action. L'on voulait aussi
impressionner favorablement le libéralisme européen et la
création des conseils provinciaux était éminemment propre
à atteindre ce but, puisqu'on pouvait jusqu'à un certain
point la présenter comme un acheminement vers le parle–
mentarisme.
L'administration avait donc été constituée de telle sorte
que le Vali ne pouvait rien faire sans consulter le conseil
et son autorité se trouvait en outre gênée et dans une cer–
taine mesure contrôlée par celle du commandement mili–
taire et de l'agent financier. Les conseils provinciaux tou–
tefois n'avaient pas répondu à leur véritable destination.
Ils étaient devenus un obstacle au bien, tout en n'empê–
chant pas le mal, et les étrangers n'avaient généralement
trouvé en eux que des adversaires pleins do passions et de
partialité. Dans ses rapports avec les consuls, le gouver–
neur qui souvent, s'il eut été livré à lui-même, n'aurait
Fonds A.R.A.M