CHAPITRE XVIII.
défaillances, retraite et réintégration de Re s c h i d -
pacha.— Désordresfinanciers.—Impopularitéd'Ab-
ilul-Medjid. — Vœu x et e s po i r du parti fanatique.
Après la chute de Riza-pacha et par une coïncidence
apparemment fortuite, l'étoile de Reschid-pacha s'était peu
à peu obscurcie. De graves embarras intérieurs dont on
accusait le grand-vizir, avaient fait douter de sa haute intel–
ligence,'de sa persévérante énergie, de sa probité même et
surtout de sa prévoyance, c'est-à-dire, des grandes qua–
lités dont le sentiment public l'avait jusqu'alors si libérale–
ment doté.
L'engouement passé et la mésestime du moment étaient
également exagérés et le réformateur, tout en expiant ses
propres défaillances, justifiait aussi bien des fautes d'au-
trui que des vices inhérents à la situation sociale, politique
et administrative de l'Empire.
La pénurie du trésor était extrême et l'on reprochait au
gouvernement de percevoir les impôts par l'entremise de
banquiers qui en absorbaient la meilleure part. L'on ne
remontait'point aux causes de la crise qui menaçait de dé–
sorganisation tous les services publics ; j ' e n ai déjà indi–
qué quelques-uns dans cet exposé chronologique; elles
peuvent être ramenées à ces trois chefs : introduction dans
la circulation de monnaies altérées et de papiers ne répon–
dant à aucune valeur métallique, absence de budget sé–
rieux, c'est-à-dire, manque de méthode dans le mouve–
ment des fonds d'État et imperfection des procédés d'ad-
Fonds A.R.A.M