INTRODUCTION.
le passé d'une loi brutale, i l avait persévéré dans son an–
cien système de compression à l'égard des douze ou quinze
millions de Rayas qu'il ne s'était point assimilés. Sa desti–
née finale, celle dont la Russie le menaçait depuis un
siècle, se serait sans doute accomplie.
Si tout en pesant d'unmoindre poids dans la balance poli–
tique, l'Empire Ottoman est resté l'un des éléments cons–
titutifs de l'équilibre continental, ce n'est pas seulement
aux rivalités des grandes puissances qu'il le doit, à leurs
compétitions jalouses, à l'appréhension des luttes qui naî–
traient du partage ou de la défense de ses dépouilles. Le
Tanzimât
(1),
en tant que manifestation spontanée d'aspi–
rations libérales, a contribué pour une large part à son
salut dans des conjonctures redoutables ; dicté par le plus
clair instinct de la conservation, i l à servi à conjurer cet
e&odv
qui semblait un moment l'issue fatale des longs
revers de l'Islam ; par lui s'est heureusement dégagée Une
situation presque perdue qui se résumait dans cette parole
autorisée > « Je reviens, disait en 1830 le grand amiral
Khalil-pàchà, à son retour de Russie, je reviens plus con–
vaincu que jamais que si nous ne nous hâtons d'imiter
l'Europe, nous devrons nous résigner à repasser en Asie. »
Toile a été, à ne s'y point méprendre, la portée politique
du
tanzimât
considéré dans sa raison d'être, comme fait
(\)
La réforme, du mot arabe
tanzim
dont là signification propre
est organisation.
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