ordres à l'amiral commandant l'escadre française devant Smyrne, en
vue de débarquer des marins pour protéger les chrétiens, en parfait
accord avec les Anglais. Nos amis anglais ne bronchent pas; ils.,&e
souviennent du
Tchanak
et veulent à tout prix leur revanche,
nous est permis de demander en
quoi les Arméniens et les Grecs de
Smyrne étaient fautifs dans l'affaire du
Tchanak.
Etait-il
aire
supporter les tristes conséquences d'une perpétuelle jalousie entre les
grandes puissances aux populations innocentes de Smyrne ?
S
MYRNE
n'est plus et l'Albion est satisfaite.
Un cardinal français, l'évéque d'Orléans, Mgr Touché, disait en
Î917,
en l'église de la Madeleine, à Paris :
«
Si, après cette guerre,
les Alliés n'accordaient pas à l'Arménie son indépendance; si les Armé–
niens faisaient sauter Constantinople à la bombe, moi, le serviteur de
l'Eglise, je leur donnerais l'absolution ».
Je m'empresse de dire que
nous autres, les Arméniens, nous n'avons aucune intention de faire
sauter Constantinople à la bombe, mais, après avoir sacrifié un million
des nôtres à la cause de nos grands alliés de la guerre, nous sommes
en droit de leur présenter de très modestes revendications en attendant
qu'un jour justice soit rendue au peuple arménien, concernant sa vie
nationale indépendante.
Parmi nos alliés de la guerre, là France est te seul pays (à part la
Grèce), qui nous donne l'hospitalité de son territoire et elle est peut-
être la seule puissance qui ressente l'injustice commise vis-à-vis du
peuple arménien. Quant à nous, tout en restant respectueux des lois
de la République, qu'il nous soit permis de faire remarquer que sur
la tête de chaque Arménien
'
tépéé de Damoclès reste suspendue
comme une perpétuelle menace. Il'suffît souvent de la moindre faute
commise inconsciemment pour qu'un décret d'expulsion soit prononcé
sur l'avis d'un commissaire et quelquefois d'un simple agent; d'autre
part, nos compatriotes rencontrent des difficultés insurmontables pour
voyager d'un pays à l'autre, à causé de tabsence d'un passeport. Nous
prions donc très^Pe^fîeyfaëBSèménï lé" Gouvernement de la République
FrariÇciïs&ëe donner à sa généreuse hospitalité tïhé forme plus étendue
et plWs-'eti rapport avec la situation exceptioti'Êèlle du peuple arménien.
Nous nous permettons de faire cette rentàY^ùë, étant
convaincu que la
France est le seul pays qui soit disposé'à écouter nos doléances et à
nous accorder, comme toujours, sa paternelle protection
'
.
'"
Avant de terminer cet avant-propos
f
une explication s'impose : oh a
t habitude, en Europe, de reprocher aux Arméniens de se laisser massa–
crer par les Turcs, sans se rendre compte dans quelles circonstances
ces massacres se produisent. Avant de procéder à des tueries en massée
les autorités turques appellent sous les drapeaux les réservistes; en
outre, elles distribuent clandestinement à la population turque des
armes et des munitions. Il est interdit à un Arménien de posséder ta
moindre arme, même un couteau d'une certaine dimension. Des pérqiiî-
Fonds A.R.A.M