boucherie immonde. Plus tard, en
1909,
quand les Jeunes-Turcs sont
arrivés au pouvoir, ils m'aient découvert dans les coffres-forts du
Sultan-Rouge une liste d'ambassadeurs qui recevaient de lui des
appointements princiers pour prix de leur silence autour des assassi–
nats en masse en Arménie.
En
1915,
les Jeunes-Turcs, profitant de la confusion de la Grande
Guerre et sous l'inspiration de leurs professeurs allemands, ont pro–
cédé méthodiquement à l'extermination du peuple arménien. La diplo–
matie allemande a assisté en spectatrice indifférente au plus
monstrueux crime de l'histoire.
En
1919,
les troupes anglaises occupaient la ville d'Alep (Syrie).
Un ordre mystérieux ordonnait aux Arabes d'assassiner les Arméniens
pendant
deux heures
(
système Abdul-Hamid) et les troupes anglaises,
consignées dans leurs casernements, attendaient l'expiration du délai
fixé pour, intervenir. C'était juste le moment où le Conseil Suprême
s'occupait du sort de l'Arménie et du mandat à attribuer.
En
1920,
les troupes françaises victorieuses quittaient la ville de
Marache (Cilicie), laissant les
18.000
Arméniens à la merci de leurs
ennemis. Un ordre de retraite fut donné sans aucune nécessité straté–
gique,
ON NE SAIT PAR QUI (!!!), EXÉCUTÉ A LA LETTRE, ON NE SAIT
POURQUOI ( ! ! ! )
et le général Brémond, ancien gouverneur de Cilicie,
laisse ce point dans l'obscurité dans son livre sur l'Arménie. A la
même époque, la ville de Hadjin (Cilicie), assiégée, demande des
secours d'Adana et
pendant huit mois
on endort les défenseurs armé–
niens de Hadjin par des promesses d'envoi de renforts. Au bout de
huit mois, manquant de munitions, la population de Hadjin
1
subit le
sort de Marache.
Où sont les coupables ? personne ne s'en préoccupe.
Trente mille Arméniens de plus ou de moins, est-ce que cela vaut
vraiment la peine de s'en occuper (!!!) ? La diplomatie a d'autres chats
à fouetter que de se fatiguer les méninges pour de pareilles futilités !!!
J'ai réservé le bouquet pour la fin, pour terminer la nomenclature
de cette sinistre comédie. En
1922,
au mois d'août, les escadres de nos
grands alliés de la guerre sont alignées devant le port de Smyrne;
elles occupent pour ainsi dire les premières loges pour assister à une
fantasia. Personne n'est absent : l'Amérique, ïAngleterre, la France,
l'Italie forment une escorte d'honneur pour l'entrée triomphale de
Mustapha Kémal à Smyrne à la tête de ses bachibozouks. Les Turcs
veulent fêter dignement leur victoire facile, obtenue grâce à l'appui
des trois grandes puissances. Des milliers de têtes grecques et armé–
niennes tombent, les plus jolies filles et les plus belles femmes sont
enlevées à destination des harems turcs. On incendie, on assassine,
an viole sans se gêner. Les lamentations de toute une ville et d'une
ville européenne n'ont pas le don d'émouvoir les représentants du
monde civilisé.
Le Gouvernement français, pour l'honneur de la France, envoie des
Fonds A.R.A.M