L'interrogatoire
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Le président:
Qu'arriva-t-il alors?
L'accusé:
Je sais seulement, je ne peux pas le décrire exactement, que Talaat
Pacha est tombé, je voyais le sang lui couler du visage et les gens
s'attrouper.
Le président:
N'avez-vous pas remarqué si quelqu'un accompagnait Talaat
Pacha?
L'accusé:
Non, je n'ai vu personne.
Le président:
Même pas sa femme?
L'accusé:
Non.
Le président:
Qu'avez-vous fait après le crime?
L'accusé:
Je ne sais pas ce que j ' a i fait après le crime.
Le président:
Vous vous êtes enfui, parti. Ne savez-vous pas que vous vous
êtes enfui ?
L'accusé:
Je ne sais pas que je me suis enfui; j ' a i seulement vu que le sang
coulait et que les gens s'attroupaient.
Le président:
Avez-vous été arrêté près du cadavre ou vous êtes-vous enfui
pour vous faire arrêter plus loin?
L'accusé:
Quand j ' a i vu les gens entourer le mort, j ' a i compris qu'ils allaient
me frapper et je me suis enfui.
Le président:
C'est donc à ce moment que vous vous êtes enfui.
L'accusé:
Je ne sais plus ce qui s'est passé.
Le président:
I l paraît que vous avez parcouru une certaine distance jusqu'à
la Fasenenstrasse?
L'accusé:
Je ne le sais pas.
Le président:
En route vous avez jeté votre revolver?
L'accusé:
Je ne le sais pas.
Le président:
Quelle impression avez-vous ressentie quand Talaat Pacha est
tombé? Qu'avez-vous pensé?
L'accusé:
Sur le coup je ne me souviens pas.
Le président:
Mais quelque temps après, vous avez dû réaliser ce qui est
arrivé ?
L'accusé:
Quand on m'emmena à la police, je réalisai ce qui était arrivé.
Fonds A.R.A.M