L'interrogatoire
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Le président:
Avez-vous eu de pareilles attaques durant votre séjour en Ser–
bie, à Constantinople et Salonique?
L'accusé:
Oui.
Le président:
Quand êtes-vous allé à Paris?
L'accusé:
En 1920.
Le président:
Au début?
L'accusé:
Oui.
Le président:
Aviez-vous de nombreuses relations à Constantinople, à Salo–
nique et en Serbie?
L'accusé:
Oui, avec des parents.
Le président:
Avez-vous évoqué ces événements avec des proches et des émi–
grés et vos récits ont-ils éveillé des échos dans leur âme?
L'accusé:
Oui, j'en ai beaucoup parlé.
Le président:
Qui considérait-on comme auteur de ces atrocités?
L'accusé:
Les auteurs, je les ai découverts dans les journaux lors de mon pas–
sage à Constantinople.
Le président:
Saviez-vous déjà auparavant qui était le responsable de ces
.
massacres, ou qui était tenu dans la maison de vos parents pour res–
ponsable ?
L'accusé:
Je ne savais rien de tout cela.
Le président:
Quand avez-vous eu la conviction que l'auteur de ces massacres
était Talaat Pacha?
L'accusé:
C'est lors de mon séjour à Constantinople que je l'ai appris par les
journaux.
Le président:
Avez-vous pu avoir quelque information sur le lieu de séjour de
Talaat Pacha?
L'accusé:
Pas à Constantinople. Je croyais qu'il était toujours à Constantino–
ple et s'y cachait.
Le président:
Avez-vous eu déjà alors la pensée de vous venger de cet homme
qui, selon vous, portait la responsabilité du triste sort de votre
famille?
L'accusé:
Non.
Le président:
I l est d'usage maintenant de donner d'abord lecture de l'acte
d'accusation.
Fonds A.R.A.M