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Le Procès de Tehlirian
L'accusé:
A Constantinople.
Le président:
Qu'avez-vous fait là-bas?
L'accusé:
J'ai donné des annonces dans les journaux pour retrouver des
parents qui auraient réussi à s'enfuir de Mésopotamie.
Le président:
Mais entre temps de grands changements s'étaient produits à
Constantinople. Combien de temps êtes-vous resté à Constantino–
ple?
L'accusé:
Près de deux mois.
Le président:
Où êtes-vous allé ensuite?
L'accusé:
A Salonique.
Le président:
Et ensuite?
L'accusé:
En Serbie.
Le président:
Et ensuite?
L'accusé:
A Salonique.
Le président:
Et ensuite?
L'accusé:
De Salonique à Paris.
Le président:
N'aviez-vous pas un plan de vie stable? Pourquoi vous êtes-
vous tant déplacé?
L'accusé:
Je voulais toujours faire des études, mais mon esprit était désorien–
té et je ne voulais pas me fixer et rester au même endroit parce que je
n'avais pas envie d'exercer une profession déterminée.
Le président:
Avez-vous fréquenté une école à Salonique et en Serbie pour
faire des études?
L'accusé:
Non. A Salonique, j ' a i séjourné chez des parents pour pouvoir
suivre un traitement médical.
Le président:
De quoi souffriez-vous donc?
L'accusé:
Je souffrais de crises d'épilepsie.
Le président:
Combien de fois ces crises se sont-elles produites depuis le jour
où vous avez revu la maison de vos parents ?
L'accusé:
A Erzingian, j ' a i eu deux attaques, mais je ne sais pas comment
elles se passaient. Quand des images de massacres me tombaient sous
les yeux, la crise commençait.
Fonds A.R.A.M