dis que de l'Iran on accédait à ce point d'importance capitale
parle plateau d'Ardébil, la vallée du Qara-sou, pays des Cadu-
siens, la steppe de Moughan et Bakou, au pays des Gaspiens,
ville jadis célèbre par son temple du feu, aujourd'hui par ses
immenses gisements de pétrole. Les deux puissances rivales,
Rome et la Perse, étaient tombées d'accord pour la surveillance
en commun des portes de l'Orient; mais l'Arménie demeurait
en dehors de ces préoccupations ainsi que des mouvements
des armées et des peuples entre les steppes du nord et l'Asie.
L'Azerbaïd-
Au sud-est de l'Ararat s'étend la province aujourd'hui per-
i
a n
-
sane de l'Azerbaïdjan, l'Atropatène des anciens Perses, jadis
pays des Mèdes, aujourd'hui peuplée de Turcs, d'Arméniens,
de Kurdes, de Mazdéens, de Ghaldéens. C'est là, dit-on, que
Zoroastre a vu le jour, qu'est née la religion de l'Avesta,
quelque mille ans avant la venue du peuple ascanien dans les
contrées du Masis (').
Cette province, riche dans certaines parties de ses plaines
et dans ses vallées, aride et dénudée dans ses montagnes, est
un vaste bassin intérieur, dont le lac d'Ourmiah (
2
)
occupe le
fond, que domine l'Ararat au nord-ouest et, à l'orient, le
Sahend, large cône volcanique au cratère éteint. La chaîne du
Kurdistan limite l'Azerbaïdjan au couchant, tandis que vers le
levant cette province se rattache au plateau iranien propre–
ment dit, par la haute vallée du Kizil-Ouzen ou Séfidroud,
affluent de la mer Caspienne, le plus grand fleuve de la Perse.
De nombreux ruisseaux et quelques grandes rivières vien–
nent alimenter le lac d'Ourmiah, que les anciens désignaient
sous le nom de Matéanas; mais beaucoup de ces affluents
roulent des eaux amères, en sorte que, peu à peu, le lac s'est
transformé en un immense réservoir de sel qui, comme la Mer
Morte, ne nourrit aucun être et, lors de la saison sèche, le ni–
veau du lac baissant, ses alentours se couvrent de dépôts
salins, blancs comme est la neige, brillants sous les ardeurs du
soleil, formant une ceinture éclatante autour de la nappe
bleue du Matéanas.
A vrai dire, l'Azerbaïdjan, comme d'ailleurs tout le plateau
persan, est un vaste désert semé d'une multitude d'oasis.
Chaque source, chaque ruisseau détourné avec une grande
(
i )
En Azerbaïdjan du nord, on ne
rencontre pas de traces de l'homme néo–
lithique ; les sépultures les plus anciennes
sont des dolmens de l'âge du bronze,
puis paraît le 1er à partir du douzième
siècle environ av. .I.-C. Plus tard, les
sépultures cessent pour faire place aux
cases mazdéennes d'exposition des corps.
Cette modification se produit, semble-t-il,
vers le huitième siècle et serait contem–
poraine du développement en Atropa-
tène de la religion de Zoroastre et de la
formation de l'Empire médique. Dès lors,
on ne rencontre plus de tombes jusqu'à
l'apparition des sépultures musulmanes
(
Cf. J. DE MORGAN,
Mission scientifique
en Perse,
t. I V ,
i
r e
partie; H . DE MOR–
GAN,
Mémoires de ta Délégation scien–
tifique en Perse,
t. V I I I , p.
251
sq.).
(2)
Alt.
1.220
mètres.
GHAP.
1
Fonds A.R.A.M