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et du Djorokh, occupant les pays où de nos jours encore on les
rencontre (').
,
Quelques invasions aryennes ont bien certainement traversé
le Petit Caucase clans des temps fort anciens, les découvertes
archéologiques le prouvent ; mais ces mouvements n'ont pas
laissé de colonies durables en dehors de celle des Ossètlies
venus du sud dans le centre du Grand Caucase. Ces Aryas
arrivaient de pays fort éloignés, les uns par les bords méridio–
naux de la mer Caspienne, par les portes de Derbend (
2
) ;
les
autres par les défdés du Dariall. Mais tous étaient issus de réser–
voirs d'hommes situés vers le nord-est, très loin duQara-bagh.
Certains auteurs ont pensé retrouver dans la vallée de
l'Araxe l'une des grandes voies suivies par les armées et les
migrations des peuples : c'est là supposition gratuite, car,
encore aujourd'hui, cette route est impraticable, et les cara–
vanes composées de quelques mulets seulement éprouvent les
r
ilus grandes difficultés quand elles s'aventurent sur l'une ou
'
autre des rives du fleuve. Le massif que traverse l'Araxe
forme une barrière presque infranchissable entre la basse
vallée du fleuve et sa partie moyenne; il constituait une
excellente protection naturelle pour les capitales arméniennes
situées clans les pays de l'Ararat ; aussi, les occupants de la
plaine d'Erivan se sont-ils de tout temps préoccupés d'im–
poser leur domination aux habitants de ces montagnes.
Poursuivant son cours, au sortir de ces défilés, l'Araxe élargit
La plaine
sa vallée, puis entre dans une vaste plaine, la s'.eppe de Mo u -
d e
Woughan.
ghan. après avoir reçu sur sa droite (
5
),
par le Qara-sou(
+
),
les
eaux du plateau d'Ardébil (>'). C'est dans cette plaine basse
c[ue l'Araxe se joint à la Kourah, et les deux fleuves confondus
en un seul, traversant en nombreux méandres leurs propres
allusions, vont écouler leurs eaux dans la mer Caspienne (
6
).
C'est la plaine de Moughan, et non la vallée de l'Araxe qui fut
jadis la grande voie des communications entre les Etats civi–
lisés de l'Asie et l'Europe Orientale. C'est par elle que les
tribus nomades, débouchant en Transcaucasie par les fameux
défilés de Derbend ou ceux du Dariall, étaient à même de fondre
sur les vieux empires asiatiques. Mais Perses et Romains veil–
lèrent toujours avec un soin jaloux à la garde des piles cas-
piennes et de la porte des Alains ('). De l'Ibérie, les légions
parvenaient aux défilés en descendant la vallée du Cyrus lan-
(1)
Cf. J . DE
M
ORGAN,
Recherches sur
(3)
Alt. du confluent à Sudjeil,
190
m.
les origines des peuples du Caucase
(4)
En turc : la rivière noire.
(1889),
ouvrage dans lequel j'ai examiné
(
ô) Alt. i.3oo mètres,
en grands détails ces mouvements de la
(6)
Le niveau de la mer Caspienne est
population dans la Transcaucasie, la
à
27
mètres au-dessous de celui des
Perse et l'Arménie.
autres mers.
(
a) En langue iranienne, « gui ferme
(7)
Derbend et Dariall (Der-i-Alan, en
la porte ».
persan, la porte des Alains).
CHAP.
1
Fonds A.R.A.M