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caractère d'enthousiasme "propatria"que je rencontre dans
la plupart des écrivains arméniens; vous m'aidez même
fréquemment à distinguer le vrai de l'exagération dans bien
des cas, ce qui n'est pas toujours très aisé»
(
J. de M. à A. T.,
22
juin 1917).
Comme on peut en juger, les relations entre l'historien
français et le patriote arménien sont devenues bien vite
cordiales et amicales.
«
Si je redoutais pour ma santé d'aller à Paris, je n'en
avais pas moins un grand désir, celui de faire votre connais–
sance personnelle. Nous nous connaissons déjà si bien l'un
l'autre, que j'attendais ce jour pour vous déclarer la grande
amitié que j'ai pour votre caractère si généreux et si loyal.
Vous m'avez écrit des centaines de pages admirables par
l'élévation d'âme dont elles sont remplies, par l'esprit de jus–
tice qui domine toutes les pensées»
(
J. de M. à A. T., 13 octo–
bre 1916).
Après dix-sept mois d'entretiens épistolaires, ils se ren–
contreront et pourront s'entretenir de vive voix de tout ce
qui les rapproche, de leurs travaux et de leurs espoirs. J. de
Morgan ne cache pas son impatience:
«
Enfin, je vais donc avoir le plaisir de vous voir autre–
ment qu'en photographie, et cela dans une quinzaine: j'en
suis enchanté»
(
J. de M. à A. T., 26 juin 1917).
Invité par l'Union Intellectuelle Arménienne de Paris,
dont Tchobanian est le président, i l fait un bref séjour à
Paris; i l rencontre des intellectuels arméniens au cours
d'un repas donné en son honneur. Avant de quitter Paris, i l
confie à Tchobanian:
«
Ce petit séjour à Paris m'a mis à plat; mais j'espère bien
que la campagne fera disparaître rapidement ces angoisses
et qu 'il ne me restera plus que le délicieux souvenir des char–
mants instants passés avec vous et vos amis si aimables.
Vous ne m'avez pas vu tel que je suis. La souffrance que je
m'efforçais de surmonter à chaque instant masquait mon
véritable caractère, étouffait ma gaîté et mon entrain habi–
tuels. Mais j'ai pu jouir de votre amitié. Dites bien à vos amis
combien je suis heureux de les connaître et combien je
désire les revoir»
(
J. de M. à A. T., juillet-août (?) 1917).
PRESENTATION
Fonds A.R.A.M