XXXV*
C'est à cette libération que pense J. de Morgan quand i l
écrit dans son AVANT-PROPOS:
«
D'ailleurs, dans les circonstances actuelles, écrire une
histoire de l'Arménie n'est plus seulement faire œuvre scien–
tifique, c'est remplir un devoir envers l'humanité, envers un
peuple trop peu connu, que ses malheurs ont tiré de l'oubli
et qui mérite de plus heureuses destinées»
(
p. XII).
C'est ce qu'il souhaite à ce «peuple martyr» dans sa
DEDICACE qu'il termine — cela mérite d'être noté — en
nommant et en citant Tchobanian sans qui i l n'aurait pas
écrit ce livre:
«
Peuple martyr! puisses-tu, quand naîtra ce livre, voir se
lever l'aurore du jour suprême de la liberté, puisses-tu chan–
ter avec ton poète Tchobanian:
Voici le feu qui renaît du néant;
Les cimes des montagnes rougissent;
C'est l'heure douce entre toutes, c'est le réveil charmant
de la vie».
La rédaction de l'ouvrage durera environ trente mois.
Commencée en mars 1916, elle est achevée en septembre
1918.
J. de Morgan demande à Tchobanian de nombreux
livres et documents que celui-ci lui adresse sans tarder:
«
En ce qui regarde les ouvrages qui me seront nécessaires
pour écrire l'Histoire de l'Arménie, je ne puis vous fournir
d'indications qu'alors que je saurai ce qui a été publié. Je ne
possède guère dans ma bibliothèque à Paris que les ouvrages
sur l'antiquité jusqu'à Moïse de Khorène, Zénob et autres.
Alors que c'est le Moyen-Age surtout qu'il importe de mettre
en valeur dans le livre que je dois écrire. Dans tous les cas,
j'aurai besoin pour la Cilicie, du vol. des
HISTORIENS
ARMÉNIENS
DES CROISADES
de la coll. de l'Acad. des
Inscriptions, des 3 vol. de Mas-Latrie HIST. DE CHYPRE
SOUS LES LUSIGNAN et de L'HISTOIRE
DU ROYAUME
DE JÉRUSALEM de Rôhricht.
Pour l'histoire de la Grande Arménie jusqu'à la ruine
d'Ani je n'ai pas les titres des ouvrages présents à la
mémoire, mais vous êtes certainement bien renseigné à cet
égard»
(
J. de M. à A. T., 19 avril 1916).
PRESENTATION
Fonds A.R.A.M