XXX I *
vaux Publics comme ingénieur des Mines et il se peut fort
bien que je sois envoyé dans quelque colonie pour servir
mon pays durant la guerre. Me trouvant mieux, j'ai averti le
Ministère qu'il pouvait disposer de moi. Dans ces conditions
il m'est difficile d'entreprendre une œuvre de longue
haleine qui, pour vous être utile, doit être réalisée en quel–
ques mois»
(
J. de M. à A. T., 17 mars 1916).
Mais i l n'hésitera pas longtemps. Le lendemain i l écrit à
Schlumberger pour lui faire savoir qu'il accepte:
«
Je vous disais mes hésitations à entreprendre un travail
comme celui de l'Histoire des Arméniens et vous en donnais
les raisons. Mais votre amicale insistance me donne à
réfléchir.
Dans mon esprit, une Histoire des Arméniens signée par
moi devait être écrite très documentée avec toutes les
références et très complète; mais je vois que ce n'est pas ce
que désire M. Tchobanian et ce que vous voyez vous-même.
Il s'agit d'un livre de vulgarisation sans bibliographie,
comme LA GRANDE GRÈCE de Fr. Lenormant. Ceci modi–
fie quelque peu ma manière de voir.
Cependant je n'ai ici aucun document et je ne puis aller à
Paris chercher les ouvrages dont j'ai besoin. Vous me dites
que M. Tchobanian m'enverrait tout ce qu'il me faut. C'est
beaucoup. Mais reste la question de mon absence prolongée
qui m'empêcherait de terminer et de corriger les épreuves. A
moins qu'on ne s'entende avec Pion pour mettre sous presse
chapitre par chapitre. Si je devais m'arrêter en cours de
route il n'y aurait qu'à continuer et terminer l'œuvre com–
mencée et M. Tchobanian aidé de vos bons conseils peut très
bien le faire. De sorte que ce volume soit prêt en temps
opportun. Voulez-vous en causer avec lui? ... Vous voyez,
cher ami, quelle documentation il me faut pour entrepren–
dre une pareille tâche. C'est une grosse caisse de livres que
M. Tchobanian aura à m'envoyer en communication. C'est
bien compliqué. Mais enfin cela peut se faire, rien n'étant
impossible suivant mon excellent
arrière-arrière-grand-
oncle M. de Calonne.
Voyez, pensez, considérez et dites-moi ce que vous en pen–
sez, M. Tchobanian et vous, et je me mettrai à l'œuvre. Il
faudra aussi que M. Tchobanian aille voir PLON à qui j'ai
parlé de mon ESSAI SUR LES NA TIONALITÉS, mais pas de
PRESENTATION
Fonds A.R.A.M