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choses dans mes «PREMIÈRES
CIVILISATIONS»
avec
moins de détails. Je regrette bien de ne pouvoir vous offrir
ma «MISSION AU CAUCASE», mais depuis 25 ans qu'elle
est publiée je n'en ai plus un seul exemplaire. Avec un mot
de M. Schlumberger il vous sera facile de consulter cet
ouvrage à la Bibliothèque de l'Institut. Ce passage de mon
travail est intéressant à ce point de vue qu'il démontre les
affinités d'origines des Arméniens avec les peuples d'Europe
et vient à l'appui de ce que nous savons déjà par la lin–
guistique.
Depuis les débuts de l'effroyable guerre actuelle, je me
suis beaucoup préoccupé de ce que deviendra la carte après
ce grand cataclysme et la question des nationalités m'a
préoccupé vivement. En ce qui regarde la Turquie, je n'en
vois qu'une seule qu'on doive reconstituer: c'est la vôtre. A
ce sujet j'ai commencé et mené déjà assez loin, une étude sur
les conditions générales de la reconstitution des nationalités
et je comptais prendre comme exemple pratique les Armé–
niens. Mais, pour terminer ce travail, il me faudra bien des
renseignements qui me manquent, quant à la population
arménienne, tant en Grande et Petite Arménie que dans les
pays étrangers, des statistiques qui peut-être ont été pu–
bliées, mais dont j'ignore l'existence.
Puis, quand mon livre sera achevé, ce qui peut être à
courte échéance, il
y
aura lieu de trouver un éditeur. J'en
possède deux: E. Leroux, rue Bonaparte et Pion, rue Garan-
cière, mais chez l'un comme chez l'autre j'ai des manuscrits
qui attendent la fin de la guerre»
(
J. de M. à A. T., 4 mars
1916).
Tchobanian s'empresse d'accéder à ces demandes. I l
envoie aussitôt les documents, offre à J. de Morgan son
concours pour éditer l'ouvrage et lui demande de bien vou–
loir écrire une histoire de l'Arménie. J. de Morgan émet
tout d'abord quelques réserves, sans refuser toutefois:
«
Vous me faites l'honneur de me demander d'écrire l'His–
toire de l'Arménie. Ce serait avec grand plaisir que j'entre–
prendrais ce travail si je le pouvais; mais tout d'abord je ne
dispose pas ici des documents qui me seraient nécessaires;
ensuite je ne m'appartiens pas.
Ayant été très malade je suis venu à Amélie-les-Bains pour
me remettre. Mais je me suis mis à la disposition des Tra-
PRÊSENTATION
Fonds A.R.A.M