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Pion ou ailleurs, livre brillant résumant l'histoire de l'Armé–
nie chrétienne; en un mot IL FAUT que le public français
possède une histoire d'Arménie (Bagratides,
Roupéniens,
domination turque) et que cette histoire soit écrite de main
de maître, avec VIE, sans pédantisme ennuyeux. Nous som–
mes tombés d'accord avec M. Tchobanian que VOUS SEUL
pouvez écrire ce livre brillamment et rapidement. Ils vous
font toutes les facilités. Il va vous récrire. Je vous prie ins–
tamment de dire OUI. Ce OUI sera plus utile mille fois pour
notre cause que si vous aviez passé ces 18 mois dans les
tranchées. Laissez tout de côté momentanément
pour ce tra–
vail si utile»
(
G. S. à J. de M.).
En effet, J. de Morgan a toutes les qualités requises pour
mener à bien cette tâche ardue. De l'Arménie i l connaît la
terre, qu'il fouilla pour tenter de percer les mystères de
l'origine de l'humanité, et i l connaît les hommes qu'il
côtoya, tant sur leur sol ancestral en Turquie, au Caucase,
en Perse, qu'à Constantinople, à Tiflis et même au Caire où
se trouvaient alors d'importantes colonies arméniennes. I l
a déjà publié des ouvrages traitant de l'Arménie et i l
prépare un «ESSAI», prolongement de son article de la
REVUE DE PARIS, dans lequel i l compte parler des Armé–
niens. I l sait combien le concours de Tchobanian lui serait
précieux. On a pu lire les termes élogieux par lesquels
Schlumberger le lui a présenté, et lui-même a pu apprécier
le talent du poète arménien à la lecture de ses livres:
«
Cher Monsieur,
Je suis profondément
touché de l'aimable mot que vous
m'adressez en réponse provisoire à ma lettre, et je me
réjouis à la pensée de recevoir une longue lettre de vous. J'ai
lu et relu les livres que vous avez eu la gracieuseté de
m'offrir. Je connaissais déjà vos «TROUVÈRES
ARMÉ–
NIENS» pour les avoir dans ma bibliothèque; mais l'exem–
plaire que vous m'avez envoyé m'est précieux par l'aimable
dédicace qu 'il porte de votre main.
En ce qui regarde ce que nous savons des origines très
anciennes de votre nation, j'ai fait jadis un travail (1889) que
probablement vous ne connaissez pas (MISSION
SCIENTI–
FIQUE AU CAUCASE T. II) dans lequel j'expose tout ce que
nous savons par l'archéologie et l'histoire sur votre nation
avant son arrivée dans la Grande Arménie et j'ai repris les
PRÉSENTATION
Fonds A.R.A.M