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rim de Jacques de Morgan se transforme en Direction
Générale du Service des Antiquités d'Egypte.
Sous l'impulsion de cet homme exceptionnel — qui n'est
pas un égyptologue, cependant — de grandes choses sont
réalisées. Pendant les cinq années de sa présence en
Egypte, i l double le musée de Guizeh, crée le musée
d'Alexandrie, fait dégager et consolider les grands monu–
ments de Guizeh, de Sakkarah, de Louxor, d'Assouan; i l
sauve du Nil le temple d'Ombos, met à jour les sarcophages
royaux et le double trésor de Rhachoun, exhume à Negadeh
la plus ancienne sépulture des Pharaons...
Fidèle à son penchant, entouré d'une solide équipe de
collaborateurs qu'il anime de son enthousiasme énergique,
Jacques de Morgan reprend l'histoire la plus ancienne de
l'Egypte, exécute de nouvelles fouilles. La trace est ainsi
retrouvée des toutes premières dynasties royales et, plus
avant encore, d'une civilisation autochtone datant de l'âge
de pierre.
Jacques de Morgan, en reculant ainsi les bornes du
temps au-delà de l'ère pharaonique, apparaît comme le fon–
dateur des études sur la Préhistoire égyptienne.
Aussi le monde savant, notamment en Grande Bretagne,
lui rend-il sportivement hommage. On associe les noms de
Champollion et de Jacques de Morgan comme «ceux grâce
à qui nous savons beaucoup plus sur l'Egypte (...) tant de
siècles avant le Christ que sur l'histoire des rois d'Angle–
terre jusqu'au règne d'Alfred-le-Grand» (Alfred R. Calhoun,
in «Monumental records» - Août 1897).
«
Ces retentissants succès — souligne Edmond Pottier,
de l'Académie des Inscriptions et Belles Lettres — achevè–
rent de consacrer la réputation de Jacques de Morgan».
C'est naturellement à lui que l'on pensa lorsqu'il fut ques–
tion, en 1897, de reprendre les fouilles de Suse en plein
accord avec le gouvernement persan. La France a obtenu le
monopole des fouilles dans tout le territoire de la Perse. Et,
pendant quinze fécondes années Jacques de Morgan,
délégué général du ministère de l'Instruction Publique et
des Beaux-Arts, entouré d'une équipe choisie, va accumuler
les découvertes prodigieuses, parmi les plus grandes de
l'archéologie contemporaine.
Dès 1902, une première exposition à Paris les révèle au
public. Le monde scientifique, pour sa part, est tenu au
PRËFACE
Fonds A.R.A.M