el-Zor et Damas, chassés de leur patrie par les Turcs et poussés
vers ces solitudes d'où l'on ne revient pas, sont cantonnés dans
des districts qui jamais n'ont connu les Arméniens.
Suivant les temps, les limites du patrimoine des Arméniens
Frontières
ont beaucoup changé. Les documents achéménides (') nous
i
'
A r m
é n i e .
montrent cette nation déjà fixée dans le plateau d'Erzeroum ;
mais ce n'est guère qu'aux premiers siècles de notre ère que la
position géographique de ce peuple se précise par les écrits
échappés à la destruction. Le géographe Strabon (
2
)
nous a laissé
un aperçu fort clair de ce qu'était l'Arménie de son temps (
3
).
Défendue au midi par le Taurus
(
arménien), dit-il,
l Armé–
nie touche vers l'est à la grande Médie
(
Kurdistan de Moukri,
L ' A R M É N I E A l / É P O Q U E
R O M A I N E
et de Sineh)
et à l'Atropatène
(
Azerbaïdjan).
Au nord, elle a
pour bornes, d'abord la partie de la chaîne du Parachoathras
située au-dessus de la mer Caspienne
(
Elbourz occidental),
puis l'Albanie
(
Daghestan)
et l'ibérie
(
Géorgie),
avec le Cau–
case qui les enveloppe l'une et l'autre et qui, se reliant sur les
frontières mêmes de l'Arménie avec les monts Moschiques et Col-
chiques
(
Petit Caucase oriental)
se prolonge, /ar le fait, jus–
qu'au territoire des Tibareni
(
vers Quara-Hissar)
puis, par le
mont Paryadrès
(
Alpes Politiques du Lazistan) t^/jor
leSkgdi-
sès
(
vers Kharpout)
jusqu'à la Petite Arménie
(
à l'ouest de l'Eu-
phrate occidental)
et la vallée de FEuphrate, laquelle continue
la séparation entre l'Arménie d'une part, la Cappadoce
(
Sivas)
et la Commagène
(
à l'est de l'Ainanus),
de l'autre.
(
i ) Inscriptions trilingues de Darius à
(2)
Strabui est mort sous le règne de
Risoutoun (lipbistoun).
Tibère
(14-
^7
ap. J.-C.).
(3)
S
-
TRAB05,
Géoffr,,
t.
X I ,
p.
xiv-i.
CHAP.
1
Fonds A.R.A.M