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Notons, à titre de référence, que toutes ces activités se
déroulent autour des années 1870...
C'est encore la passion archéologique qui conduira
l'élève Jacques de Morgan, presqu'au terme de ses études
secondaires, à s'inscrire pour un an, loin de chez l u i ,
comme pensionnaire au lycée de Lons-le-Saunier. I l sait y
retrouver, parmi le corps enseignant, deux autres pas–
sionnés d'archéologie dont i l a l u les rapports. Avec
ces maîtres, les professeurs Toubin et Clos, i l emploiera ses
jours de congé à poursuivre des fouilles dans le Jura.
Bachelier ès sciences à 17 ans, et ayant accompli en
devancement d'appel le long service militaire de l'époque,
il entre en 1879 à l'Ecole Nationale Supérieure des Mines
de Paris. Le voilà orienté sur la géologie, la minéralogie et
des disciplines annexes qui ne l'éloignent pas, pour autant,
de sa passion archéologique. Au contraire, dirait-on, elles
la renforcent. I l retourne fouiller personnellement, pen–
dant les vacances, les «tumuli» du plateau jurassien des
Moidons où ses maîtres et amis du lycée de Lons-le-Saunier
l'avaient conduit six ou sept ans plus tôt.
Déjà, i l publie dans les Mémoires de la Société d'émula–
tion du Jura, une étude sur les résultats de ses travaux.
Déjà, membre de la Société Géologique de France depuis
l'âge de 16 ans, i l a fait de ses voyages estudiantins — qui
auraient pu n'être que touristiques — à travers la France,
la Scandinavie (1879), l'Allemagne et l'Autriche (1880), de
véritables explorations géologiques et naturalistes.
Les Bulletins de la Société de Géologie reproduisent ses
relations sur les terrains crétacés de la Vallée de la Bresle,
du Danemark, de la Suède. En 1882, l'année de sa sortie de
l'Ecole des Mines, paraît son étude géologique complète de
la Bohême. Son talent inné de dessinateur l'a ornée de nom–
breuses cartes et figures.
Septième de sa promotion, diplôme en poche, le voici
libre de ses mouvements, à la recherche d'un emploi. I l
attendra 7 ans avant de recevoir une mission officielle
rémunérée. En attendant c'est à son compte, à ses frais, que
le jeune ingénieur civil des Mines, se fait prospecteur... Un
travail, écrit-il, où i l a «tout à apprendre et à créer, per–
sonne n'étant devant moi pour me guider dans la vie diffi–
cile des explorations et des travaux sur le terrain. Je dus
payer de ma personne, risquer ma santé et ma vie».
PRÉFACE
Fonds A.R.A.M