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des arcs' était assourdissant. L e t umu l t e des
combattants, les cris des blessés, les soupirs
des mourants remplissaient la scène d'horreurs.
L e combat ne venait que de commencer. L e
fleuve Te lmoud séparait les deux partis. On
ne se battait que de l o i n avec des flèches, les
javelots et les autres armes qu'on pouvait l a n –
cer. Les Arméniens, exercés et habiles au t i r de
l'arc, tenaient les Perses en respect. Mais, comme
ils étaient bien moins nombreux que leurs en–
nemis, i l s se fatiguaient sans même les pour –
suivre. Les Perses n'osaient s'aventurer à passer
le fleuve sous la pluie des flèches des Armé –
niens et sans le secours de leurs éléphants, q u ' i l
était difficile de faire mouvoir.
Peu à peu les deux armées s'approchèrent;
elles étaient sur les rives mêmes du Te lmoud
et i l fallait que l'une ou l'autre le passât en
vainqueur. Ce furent les Arméniens qu i eurent
cette gloire. I l s traversèrent l'eau hard iment ,
tandis que les Perses, sur l'autre r i v e , sem–
blaient se demander s'ils allaient le faire. Les A r –
méniens assaillirent résolument leurs ennemis,
mais, malheureusement pour eux, ils ne t a r –
dèrent pas à sentir la force du nombre.
A l o r s l a bataille sembla recommencer avec
plus de vigueur ; le sort devait se décider. Les
deux ailes de gauche des deux armées luttaient
Fonds A.R.A.M