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L'armée de Vartan ne comprenait que 66,000
hommes, et celle des Perses était forte de 300,000
hommes. Mouchgan Nyssalavourd qui comman–
dait celle-ci, quoique rassuré par le nombre de
ses soldats, redoutait Vartan ; car i l connaissait
son intrépidité. Mouchgan, avec ses nombreuses
légions, avec ses troupeaux d'éléphants, n'était
pas sans inquiétude sur l'issue de l'action qu'il
allait engager. I l fit donc avancer ses soldats
pour exciter leur courage. I l leur rappela l a
valeur de Vartan et l'intrépidité de ceux qui
l'avaient mis à leur tête. I l leur recommanda
surtout de ne point prendre l a fuite; car ils de–
vaient savoir qu'après le glaive de Vartan, i l
y avait celui du roi. 11 leur promit, enfin, des
honneurs et des présents s'ils se battaient en
braves.
Le s deux camps étaient donc préparés, le
signal du combat fut donné. L'action fut engagée
avec fureur. L a rage dévorait les cœurs, chacun
courait sur son adversaire, renversant, brisant
tout sur son passage. L e bruit de l a mêlée re –
tentissait dans l'air. L e s armures, les casques,
les glaives et les flèches reflétaient les rayons
du soleil. On aurait dit que le ciel était dé–
chiré par les éclairs et que la foudre allait éclater
de toutes parts. L e bruit du choc des boucliers
se répercutait au loin. L e sifflement des cordes
T O M E H ,
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Fonds A.R.A.M