ARMENIENNE
11
plus imposants de la littérature apologétique de cet
âge, sans distinction entre la grecque et l'armé–
nienne» (1).
Style.
Eznik se distingue par la pureté de la
langue et la perfection de son style, qualités qu'au–
cun auteur arménien de l'époque ni des siècles pos–
térieurs n'a possédées aussi parfaitement que lui.
Le P. Avker, savant mekhitariste de Venise, se
plaisait à dire: «Celui qui veut connaître toutes les
finesses, toutes les subtilités de l'arménien et du
style de la période classique doit constamment lire
Eznik».
KORIOUN
Vie.
Korioun, dit l'Admirable, fait partie du
groupe des traducteurs aînés- I l se perfectionna à
Byzance dans la langue et les belles-lettres grecques.
I l fut consacré évêque d'Ibérie vers 440 (2). On le
croit d'origine géorgienne. C'est à lui qu'on doit
la traduction des trois livres des Macchabées. I l
traduisit également Agathange, ainsi que cela res–
sort de la ressemblance du style de cet ouvrage
avec celui de la
Biographie de Mesrop,
par notre
auteur.
Quelques critiques arméniens lui attribuent la
version de
l'Histoire
de Pavstos. Tourian ne partage
pas cet avis (3), de même que le P. Zarbhanélian (4),
mais ce dernier se base sur une raison de principe
en ce sens qu'il admet l'arménien comme étant l'idio–
me original d'Agathange et de Pavstos-
Vie du Bienheureux
Mesrop.
C'est le titre de
l'ouvrage de Korioun, composé à la demande du ca–
tholicos Hovsep (441-452) en vue de perpétuer la
mémoire et les œuvres de son maître. Ce livre ne
contient aucun détail n i sur la jeunesse n i sur la
vie laïque de Mesrop (5). Par contre, les renseigne-
1)
Maries, op. cit., p. 93.
2)
Khorénatsi, liv. m , ch. L I V
Korioun,
éd. Venise, 1833,
p. 9, 15, 18.
3)
Tourian
Histoire
de la littérature arménienne,
p. 93.
4)
Zarbhanélian,
Histoire littéraire...,
p. 312-313.
5)
Khoréna*Bi, liv. m , ch. XL-VU.
Fonds A.R.A.M