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LITTERATURE
partie et séparément une catégorie d'adversaires,
mais un traité sur Dieu, un
De Deo,
comme on di t
dans les cours de théologie...(1) I l n'y a pour Eznik
que deux catégories d'hommes qui s'opposent l'une
à l'autre: ceux qui sont
en dehors
de l'Eglise
(
lupuiuM
^/ih^)
qu i a la vérité, et ceux qui sont
en
dedans,
les vrais fidèles: les ﻣ/»^ï»
#
.
Restent à
part ceux qui, tout en prétendant faire partie de
l'Eglise, n'en sont point en réalité : les hérétiques
çLpAnLuibn^g.
Toutes ces catégories sont envisa–
gées sous cet angle unique : la connaissance de
Dieu (2). Aussi bien — conclut le P- Mariés — les
•
différents titres qu'on lui a donnés, «Destruction
des sectes» (fr<z*
U.i*uiiq.n
9
)
,
«
Contre les pectes»
(
Qiq.i
t
^j
U.^ut%q.ng)
,
sont tous arbitraires (3).
Sur ce point, comme sur d'autres, Adontz ne
partage pas l'avis du P. Mariés. Pour lui c'est la
question du Bien et du Ma l et non celle de Dieu
qui préoccupe Eznik. Celui-ci ne parle du Créateur
que dans la mesure où i l est nécessaire de traiter
le problème du Bien et du Ma l (4)
Comme Adontz le di t lui-même, son intention,
en critiquant le P. Mariés, n'a été nullement de
minimiser la valeur de son t r a v a i l ; les défauts mis
à part, l'étude du savant français est une précieuse
obole jetée dans le tronc de l'histoire de la litté–
rature arménienne (5).
Quoi qu'il en soit, Eznik se révèle, dans son
ouvrage, comme un dialecticien et apologiste de
premier ordre en même temps que fervent chrétien.
Son exposé est fait d'ordre et de logique vigoureuse.
I l étale de vastes connaissances en matière de ph i -
1)
Maries,
ibid.,
p. 22-23.
2)
Ibid.
3)
Ibid.,
p. 31.
4)
Remarques
critiques au sujet d'Eenik, à propos de
l'ouvrage de L. Mariés,
dans le
Pazmaveb,
année 1825, p. 196, 294,
336,
et année 1926, p. 12, 69, 106. - Voir également les'cri-
tâques formulées par H. Adjarian dans le
Pazmaveb,
année
1926,
p. 170-171.
5)
N. Adontz,
Pazmaveb,
année 1926, p. 113.
Fonds A.R.A.M