la
ARMENIENNE
suite, pourvu de l'évêché de Bagrévand. On sup–
posa qu'il participa au concile d'Artachat (450) ;
son nom figure sur la liste des prélats qui assis–
tèrent à ce concile.
Œuvre.
Le principal écrit d'Eznik est l'ou–
vrage connu sous le titre
Contre les
$ec£es,chef-d'œu-
vre de la littérature classique de l'Arménie. C'est
une brève critique des sectes les plus répandues en
Orient.
L'ouvrage se compose de quatre parties compre–
nant chacune un certain nombre de chapitres.
Dans la première partie, l'auteur réfute les re.
ligions païennes, en particulier la doctrine dualiste
dont i l combat les partisans. La deuxième partie
traite de la religion persane et critique les adora–
teurs du Feu. Dans la troisième, on trouve la ré–
futation des doctrines philosophiques et religieuses
des Grecs. Dans la quatrième, l'auteur s'attaque à
l'hérésie de Marcion.
La division traditionnelle en quatre livres est
l'œuvre du P. A Pakradouni, auteur de l'édition de
1826 (1).
Le P. L. Mariés considère cette division
comme artificielle. D'après ce savant, les trois pre–
miers livres s'interpénétrent d'une façon inextri–
cable et déconcertante; tous les développements sur
les instincts des bêtes et des hommes, les rêves et
les songes, les maladies mentales et les possessions
diaboliques n'ont rien de spécifiquement perse; de
même, rien de spécifiquement grec dans les passages
concernant la cosmographie ; enfin, on se demande
en quoi la grande conclusion sur Dieu transcendant
et créateur contenue dans le troisième livre au sujet
de la religion des philosophes grecs, s'adresse aux
Grecs (2).
L'ouvrage — estime le P. Mariés — ne consti–
tue pas quatre traités polémiques prenant chacun à
1)
Voir la préface de cette édition, Venise, 1826, p. 1.
2)
L. Mariés,
Le De Deo <d!Eznïk die Goghp,
études da
critiques littéraires et textuelles, Paris, 1924, p. 19-20.
Fonds A.R.A.M