ARMENIENNE
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nesse, chargé, à la cour de Khosrov, de la rédaction
des décrets royaux. Ensuite, i l embrassa l'état re–
ligieux et se rendit célèbre, tant par sa science que
par sa vie vertueuse, austère et exemplaire. C'est
à l u i que l'Arménie doit l'invention de l'alphabet.Kho-
rénatsi nous relate les circonstances qui l'avaient
poussé à cette invention (1). Evangélisateur actif
et énergique (2), i l exerça son apostolat dans la
province des Sunik et aux marches des Mèdes, Son
action dans le canton de Goghten fut particulière–
ment célèbre en raison des efforts qu'il f i t pour
supprimer le reste des coutumes et des rites païens,
auxquels les habitants se livraient clandestinement
depuis le règne de Terdat. I l mourut à Vagharcha-
pat et fut enterré à Ochakan.
Aucune œuvre ne nous est parvenue qui puisse
être attribuée à Mesrop, d'une façon catégorique. On
le considère comme auteur d'un livre rituel
(
Mach.
totz)
,
mais ce n'est pas certain ; cet ouvrage est sans
doute l'œuvre du catholicos Machtotz (IX
e
siècle).
Par contre, Mesrop prit part à la plus grande par–
tie des traductions effectuées immédiatement après
l'invention de l'alphabet, ainsi que l'attestent les
historiens de son époque (Korioun et Khorénatsi).
Mesrop à Byzance
(416).—
Dans les provinces
de l'Arménie occidentale, soumises à la domination
grecque, les métropolites de Césarée faisaient obs–
tacle à l'exercice pontifical des catholicos arméniens.
Sahak dépêcha Mesrop à Byzance pour faire des
démarches auprès de Théodose I I et d'Atticus, ce
dernier patriarche grec d'origine arménienne. I l
réussit dans sa mission, et, dès lors, les catholicos
arméniens purent de nouveau exercer leur autorité
dans les territoires en 'question- A cette occasion,
Atticus lui décerna le titred'ecciés*asiicos,distinction
que l'Eglise d'Orient réservait aux docteurs de la
foi et aux prédicateurs.
1)
Khorénatsi,
Histoire,
liv. i n , ch. X L V n .
2) « ..
car ce n'était pas seulement un art qu'il enseignait,
mais un souffle qu'il donnait à ses disciples à la manière
des apôtres», écrit Khorénatsi (liv. IV, ch U ) .
Fonds A.R.A.M