ARMENIENNE
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tive saveur » (1). L'ensemble de ces qualités ca–
ractérise le style de l'arménien classique, bien que
toutes les œuvres du V
e
siècle ne les possèdent pas
au même degré. Cependant, même chez les auteurs
de second ordre la langue atteint une perfection
telle qu'on peut facilement distinguer les produc–
tions littéraires du V
e
siècle des écrits des siècles
suivants. Aussi, les a-t-on cessés tous sous la dé.
nomination
d'auteurs de l'âge d'or-
Le style clas–
sique, tout en conservant son caractère asiatique,
offre enfin la particularité d'égaler très souvent la
précision de l'exposé et la variété des nuances des
ouvrages grecs et latins.
Une autre caractéristique de l'arménien, c'est
le rythme spécial de sa prose, rythme qu'on constate
dans nombre d'écrits religieux, historiques et ph i .
losophiques de cette période, surtout dans la ver–
sion arménienne des Saintes Ecritures. La prose y
est telle, qu'en démembrant les phrases, on obtient
souvent de véritables vers; et cela, de la manière
la plus naturelle.
b) LES TRADUCT IONS DE L'AGE D'OR
Période dite des traducteurs.
Immédiatement
après l'invention de l'alphabet commença l'ère dits
des traducteurs ou disciples.
On désigne sous le nom de
premiers traducteurs
ceux qui, au moment de la découverte de l'alphabet,
étaient suffisamment formés pour collaborer avec
leurs maîtres, Sahak et Mesrop. Les plus connus
sont Eznik, Korioun et Hovsep Paghnétsi.
On appelle
seconds traducteurs
ou
traducteurs
cadets
ceux qui sont sortis plus tard des écoles où
1)
St. Lyonnet,
Les versions arméniennes et géorgiennes
du Nouveau Testament,
Paris, 1936, p. 348. Au sujet du système
verbal: cf. A Meïïlet,
Recherches
sur la syntaxe comparée de
l'arménien, Mémoire^ de la Société Linguistique
de
Paris,
1909,
t. X V I .
Fonds A.R.A.M