LITTERATURE
2.
LA LANGUE ET LA LITTÉRATURE
A L'AGE D'OR
Début de l'âge d'or.
—
L'âge d'or de la l
ture arménienne est la période qui commença avec
l'invention de l'alphabet pour s'arrêter à la f i n de
la première moitié du V
e
siècle. Sahak et Mesrop
entreprirent avec le concours de leurs élèves la t r a .
duction des Saintes Ecritures, le travail le plus ur–
gent à leurs yeux, puisqu'il s'agissait avant tout
de servir la religion et de renforcer l'action chré–
tienne. La traduction orale dans les églises ralen–
tissait l'œuvre d'évangélisation (1) ; i l fallait pré–
senter aux fidèles des textes en leur langue mater–
nelle. Les productions littéraires furent donc avant
tout des instruments de propagande et d'édification.
I l serait cependant exagéré de dire qu'elles n'ont
aucun caractère littéraire. « ... Si leurs auteurs
furent uniquement des théologiens, rien n'était plus
naturel, puisque ce qui prime chez les pères de l'E–
glise, ce sont les idées théologiques et la substance
morale. L'intérêt de la forme et du genre littéraire
n'est que secondaire ».
Caractères généraux de la langue class
Dans cette période, la langue atteint son plus haut
degré de perfection, comme noblesse, correction et
richesse d'expression. Ses caractères distinctifs
sont : la simplicité, la clarté, l'abondance des syno–
nymes, ainsi que l'emploi fréquent et heureux de
toutes les figures de construction, l'inversion, le
pléonasme et l'ellipse, notamment. I l faut signaler
aussi la souplesse remarquable de l'arménien due
aux particularités suivantes : « liberté dans l'ordre
des mots, triple article défini qui donne au dialogue
une extrême précision, surtout peut-être un système
verbal où le triple aspect indéterminé, déterminé
(
aoriste) et parfait conserve encore toute sa primi-
1)
Khorénatsi,
Histoire d'Arménie, VU,
ch. XLVTI.
Fonds A.R.A.M