ARMENIENNE
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historiens anciens: Korioun(l), Khorénatsi(2), Par-
bétsi (3), Agàthange (4)-
L'absence de toute trace d'inscriptions lapidai–
res peut être considérée comme une preuve que les
Arméniens ne possédaient pas d'écritures alphabé–
tiques. Si elles avaient existé, Mesrop, Korioun,
Khorénatsi et Parbétsi en auraient certainement
connaissance, puisque les inscriptions cunéiformes
mêmes, dont la majeure partie date de l'é–
poque ourartienne (proto-arménienne) se trouvent
encore de nos jours disséminées dans divers dis.
tricts de l'Arménie. Khorénatsi nous en a donné une
description. (5)
Conséquences de l'invention de l'alphabet.
La renaissance littéraire qui suivit cette invention,
contribua à l'indépendance de la nation. Comme l'a
observé Saint-Martin, « cette opération purement
littéraire en apparence, eut pour résultat de sépa–
rer à jamais les Arméniens des autres nations de
l'Orient, d'en faire un peuple distinct et de les af–
fermir dans la religion chrétienne, en proscrivant
ou en rendant profane l'usage de tous les caractères
alphabétiques étrangers répandus dans le pays et
destinés à transcrire les livres des idolâtres ou des
secteurs de Zoroastre. C'est à l'exéeution de cette
entreprise que nous devons la conservation de la
langue et de la littérature des Arméniens. I l est
probable que, sans la découverte de l'alphabet, ce
peuple n'aurait pas tardé à se confondre avec les
Perses ou les Syriens et à disparaître entièrement
comme tant d'autres nations de l'ancienne Asie».(6)
1)
Histoire,
éd. Venise, p. 8-9.
2)
Histoire,
III, ch LII,
3)
Histoire,
éd. Venise, 1873, ch. X, p. 36.
4)
Histoire,
éd. Tiflis, :882, ch. VIII, p. 70 et ch. XVI, p. 139.
5)
Khorénatsi,
Histoire,
I, ch. XVI,
in fine.
6)
Histoire du Bas-Empire
par Lebeau, nouvelle édition
par de Saint-Martin, t. V, Paris, 1926, p. 320.
Fonds A.R.A.M