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LITTERATURE
présenter de l'intérêt historique, mais elle embrouil–
le le sujet. Du reste, sur la question essentielle i l
n'y a pas de désaccord fondamental. Tous les trois
sont unanimes à dire que le catholicos Sahak et Mes.
rop Machtotz prirent effectivement les caractères
soi-disant arméniens chez un certain Daniel de Syrie,
mais qu'après les avoir enseignés à leurs élèves à
titre d'essai, ils s'aperçurent qu'ils étaient sinon
tout à fait impropres, du moins incapables de ren–
dre d'une façon satisfaisante tous les sons et arti–
culations de l'arménien.
Mesrop f i t * n second voyage en Syrie et dans
d'autres villes de l'Asie Antérieure pour effectuer
de nouvelles recherches. I l n'obtint aucun résultat.
C'est alors qu'une main providentielle — dit la lé-
.
gende —. intervint pour tracer dans la vision de
Mesrop les caractères que cherchait cè dernier.
Quels étaient ces caractères? Sur ce point les
avis diffèrent. D'après Korioun, Mesrop avait ob–
tenu un alphabet complet, alors que, selon Khoré.
natsi et Parbétsi, i l ne s'agissait que de voyelles-
Les critiques arméniens aussi bien qu'étrangers
ne sont non plus d'accord à ce sujet. Les opinions
se ramènent aux trois points suivants:
1
° Mesrop a inventé l'alphabet de
toutes pièces;
2
°
Des caractères ont bien existé.mais ils étaient
insuffisants pour exprimer tous les sons de l'ar–
ménien; Mesrop les a
complétés et amé
dit qu'il utilisa les vingt-deux lettres daniéliennes,
mais qu'il les compléta en y ajoutant quatorze nou–
velles lettres, qui lui furent révélées dans une vision.
Ces quatorze caractères seraient les sons doubles
qui forment la richesse phonétique de l'arménien et
que l'on ne trouve pas dans les autres langues.
.3
° Mesrop n'a trouvé
que les voyelles.
,
Des caractères arméniens ont-ils exi
V
e
siècle
?
—
Un autre point non moins controversé
est celui de savoir si les Arméniens ont possédé
des caractères alphahétiques avant le V
e
siècle. Ceux
•
qui le croient, s'appuient sur les témoignages des
Fonds A.R.A.M