ARMENIENNE
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vertit à la foi chrétienne le peuple arménien. Con–
vaincu de la nécessité d'avoir des prêtres instruits
pour l'aider dans son action de propagande,(l) i l
pressa le roi d'ouvrir des écoles dans tous les dis–
tricts, écoles, dans lesquelles des milliers d'adoles–
cents recevaient non seulement l'enseignement re–
ligieux, mais s'initiaient aussi aux sciences profanes
et apprenaient le grec et le syriaque.
On a attribué à Grégoire un ouvrage intitulé
Hadjakhapàtoum
(#«
<£««/"'"u/«/«>nt</=Les Stromates),
composé de vingt-trois discours sur des questions
religieuses et morales, en un style qui ne diffère pas
sensiblement de celui des pères de l'Eglise grecque.
L'avis général est que cet ouvrage fut écrit en
grec. Quelques critiques, notamment le P. Zarbha.
nélian (2), prétendent qu'il le fut en arménien.
A saint Grégoire sont attribués d'autres écrits
de moindre envergure, en particulier un recueil de
trente canons.
L'Hadjakhapàtoum est-il
.
une œuvre apoeryphe?
On a mis en doute l'authenticité de
YHadjakhapa-
toum
pour les raisons suivantes : (3)
1
° Dans l'exposition des questions dogmatiques
(
explication des trois personnes de la Trinité et leurs
relations réciproques, notamment) on trouve des
termes et des formules qu'on ne rencontre dans au–
cun ouvrage théologique antérieur au concile de
Nicée (325). Force serait donc d'admettre qu'il f ut
écrit après ce concile, c'est-à-dire à une date où
l'auteur présumé était déjà mor t ;
2
° Les sujets sont en grande partie de carac–
tère moral. On n'y trouve aucune trace indiquant
que l'auteur fût un homme d'action, qui durant tren–
te ans, lutta avec acharnement contre le paganisme.
I l n'y est fait aucune allusion à cette circonstance;
1)
Zénob Glak,
Histoire,
éd. Venise, 1889, p. 9, 11, 12.
2)
Histoire IMtiêraire de l'ancienne Arménie,
Venise, 1897,
t. I, p. m
3)
Tourian,
Histoire die la littérature arménienne,
p.418-420.
Fonds A.R.A.M