ARMENIENNE
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l'Europe, parvinrent, à force de larges distributions
de subsides, à recruter parmi les Arméniens des
partisans de plus en plus nombreux. Les nouveaux
catholiques, encouragés par les représentants di–
plomatiques de la France, en particulier, s'effor–
cèrent de mettre la main sur les églises et les é-
coles arméniennes. L'œuvre de prosélytisme s'éten–
dit aussi en province, notamment à Alep et à Mar-
dine, ce qui suscita parmi les Arméniens de Turquie
des discordes intestines, souvent graves.
Au début du X I X
e
siècle, on chercha à trouver
un terrain d'entente entre catholiques et grégoriens
(1),
le conflit s'aggravant par suite de l'intervention
de la France; les théologiens discutèrent la ques-
tion(1817-1820) sans parvenir à la résoudre en raison
de l'intransigeance des deux parties: les séparatistes
et les unionistes. Sur l'intervention des Grandes
Puissances, la Sublime Porte reconnut finalement
la communauté catholique composée de tous les su–
jets ottomans convertis ayant adhéré à l'Eglise ro–
maine.
A l'heure actuelle, la communauté arménienne
catholique
£1 cl Sel
tête un chef religieux distinct,
appelé patriarche des Arméniens catholiques- L'E–
glise qu'il dirige, est soumise au Pape en ce qui con–
cerne le dogme, le rite conservant son caractère
national. Les missionnaires avaient en vain traduit
en arménien les rituels latins dans l'intention de les
imposer aux Arméniens catholiques; ceux-ci ne les
ont pas acceptés et sont restés fidèles aux traditions
nationales. Ainsi, l'office continue à se célébrer se–
lon le rite de l'Eglise des ancêtres. Le nombre des
Arméniens catholiques est évalué à environ cent-
cinquante mille.
Encouragés par le succès de prosélytisme des
moines latins, les missionnaires protestants se l i –
vrèrent eux aussi à une action de propagande. Ils
parvinrent, en 1847, à faire reconnaître par la Su–
blime Porte une communauté composée des sujets ot.
l ) Les étrangers appellent «Grégoriens» les Arméniens res–
tés fidèles à leur Eglise nationale par opposition aux Armé–
niens catholiques et protestants. Ce terme est impropre.
Fonds A.R.A.M