ARMENIENNE
          
        
        
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          puissance de l'Empire byzantin et surtout la s i –
        
        
          militude dogmatique de l'Eglise grecque et de l ' E –
        
        
          glise arménienne favorisèrent leurs entreprises. Ils.
        
        
          cherchèrent à faire accepter aux Arméniens la pro–
        
        
          fession de foi chalcédonienne en vue d'attirer l'Ar–
        
        
          ménie dans l'orbite de l'Empire, politiquement et
        
        
          religieusement.
        
        
          
            Le concile de Chalcédoine. Négociations avec les
          
        
        
          
            Grecs.-
          
        
        
          Jusqu'à la réunion du concile de Chalcédonie,
        
        
          les deux Eglises eurent la même doctrine : les Armé–
        
        
          niens participèrent au concile de Nicée (325) où
        
        
          leur représentant accepta la discipline décrétée par
        
        
          ce concile et son symbole de* foi. I l en fut de même
        
        
          du deuxième concile tenu à Constantinople (380) et
        
        
          du troisième réuni à Ephèse (431). La divergence
        
        
          de vues n'éclata que lors du concile de Chalcédoine
        
        
          (451),
        
        
          réuni pour combattre la doctrine d'Eutychès
        
        
          connue sous le nom de monophysisme. En guerre
        
        
          difficile avec les Perses et chargés de graves soucis,
        
        
          les Arméniens ne purent y être représentés. Plus
        
        
          tard, quand ils furent mis au courant des décisions
        
        
          prises, ils ne crurent pas devoir les accepter. Le
        
        
          refus fut entériné tout d'abord par un concile na–
        
        
          tional tenu à Vagharchapat en 491, mais le dogme
        
        
          de l'Eglise arménienne ne fut définitivement éta–
        
        
          bli que par l'acte du concile de Dvinn (506). La
        
        
          scission entre les deux Eglises fut ainsi consommée.
        
        
          La lutte n'était pas terminée, car les Grecs ne se-
        
        
          découragèrent pas. Usant de leur influence politi–
        
        
          que, ils cherchèrent, à différentes époques, à an–
        
        
          nihiler l'indépendance religieuse des Arméniens.
        
        
          L'empereur Héraclius reprit le projet de l'u–
        
        
          nion dogmatique. En 632, i l invita à Karin (alors
        
        
          chef.lieu des territoires arméniens occupés par les
        
        
          Grecs) le catholicos Ezr qui s'y rendit avec
        
        
          quelques évêques. La formule qui y fut présentée par
        
        
          l'Empereur ne parlait pas expressément des dé.
        
        
          crets de Chalcédoine. Du reste, ce monarque n'était,
        
        
          pas considéré comme un partisan fanatique de ces
        
        
          décrets. La politique dicta à Ezr d'accepter la for–
        
        
          mule proposée. Son attitude choqua les évêques et le
        
        
          Fonds A.R.A.M