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            LITTERATURE
          
        
        
          lat grec a conduit les Grecs à considérer le siège
        
        
          d'Arménie comme suffragant de celui de Césarée.
        
        
          Lorsqu'au V
        
        
          e
        
        
          siècle l'Eglise arménienne refusa de
        
        
          reconnaître le concile de Chalcédoine, elle se sépara
        
        
          de l'Eglise grecque et f ut déclarée schismatique- Les
        
        
          Latins, de leur côté, prétendent que le siège d'Ar–
        
        
          ménie n'a été autocéphale que grâce à un privilège
        
        
          accordé par le pape Sylvestre I
        
        
          e r
        
        
          (1).
        
        
          Les Arméniens rejettent ces deux points de vue.
        
        
          Pour eux la prétention grecque n'est pas fondée,
        
        
          parce que le christianisme existait en Arménie a-
        
        
          vant la consécration de Grigor par les mains de l'ar–
        
        
          chevêque de Césarée. Quant au privilège de Sylves–
        
        
          tre I
        
        
          e r
        
        
          ,
        
        
          i l a pour base un document tendant à obte–
        
        
          nir l'aide des princes chrétiens d'Europe pour dé–
        
        
          fendre contre les Musulmans le royaume de la Pe–
        
        
          tite Arménie. Or le caractère apocryphe de ce docu–
        
        
          ment est prouvé aujourd'hui d'une façon formel–
        
        
          le. (2)
        
        
          
            Luttes pour l'indépendance religieuse.
          
        
        
          —
        
        
          Après
        
        
          les guerres religieuses menées par Vardan Mami-
        
        
          konian, la domination persane devint prépondérante
        
        
          jusqu'au milieu du V I I
        
        
          e
        
        
          siècle. Elle passa jusqu'à
        
        
          la f i n de ce même siècle (693) aux empereurs de
        
        
          Byzance. Ceux.ci, à leur tour, cédèrent à la pression
        
        
          des Arabes et laissèrent ces derniers occuper le
        
        
          pays jusqu'en 862. Les satrapes persans, les curo-
        
        
          palates grecs et les gouverneurs arabes dirigèrent
        
        
          l'Arménie au nom de leur souverains respectifs ; cha–
        
        
          cun de ces dominateurs chercha à y établir sa f o i .
        
        
          N i les Perses n i les Arabes ne parvinrent à
        
        
          imposer leur religion malgré toutes sortes de per–
        
        
          sécutions. Découragés, ils proclamèrent la liberté de
        
        
          conscience sinon formellement, du moins de fait.
        
        
          Les Grecs firent preuve de plus de ténacité. La
        
        
          
            1)
          
        
        
          
            Sur l'autonomie du patriarcat arménien, consulter J .
          
        
        
          
            Laurent :
          
        
        
          
            
              L'Arménie entre Byzance
            
          
        
        
          
            
              et ?Islam,
            
          
        
        
          
            Paris, 1919,
          
        
        
          
            p. 307-308.
          
        
        
          
            2)
          
        
        
          
            Ormanian,
          
        
        
          
            
              L'Eglise arménienne, son histoire,
            
          
        
        
          
            
              sa doc
            
          
        
        
          
            
              trine, son régime, sa discipline,
            
          
        
        
          
            
              sa liturgie, sa littérature, s
            
          
        
        
          
            
              présent.
            
          
        
        
          
            Paris, 1910, p. 12.
          
        
        
          Fonds A.R.A.M