ARMENIENNE
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qu'on n'ait trouvé jusqu'ici un lien quelconque de pa.
rente entre elle et Tune des langues caucasiennes (1).
L'étude de Tourartien a une grande importance
pour les recherches linguistiques, étant donné qu'il
a fourni à l'arménien des éléments non indo.euro-
péens. Les connaissances que Ton a actuellement de
la grammaire ourartienne sont encore incomplètes.
L'étude des inscriptions cunéiformes laissées par les
Khaldes (inscriptions vanniques) n'a dégagé que quel–
ques règles essentielles. Les premières notions furent
publiées par le professeur Sayee dans le
Journal of
the Royal Asiatic Society
(
année 1882, p. 417-447).
Les résultats obtenus par cet assyriologue étaient
pour l'époque très appréciables. Les recherches effec–
tuées depuis ont atténué leur valeur auprès des
spécialistes, qui, d'ailleurs, encore aujourd'hui, ne
sont pas d'accord sur d'importantes questions (2)-
Les Arméniens ont emprunté aux Khaldes un
grand nombre de mots. Les noms des provinces et,
dans une large mesure, ceux des localités, sont pres–
que tous d'origine ourartienne. De même le suffixe
ouni
n'est autre que
Yini
des Khaldes ; des désinences
de pluriel, telles que
er
(
fy),
ner (&£/»), iar (£<"/»),
qui étaient très couramment employées au moyen âge
et sont entrées par la suite dans l'arménien moderne,
sont d'origine ourartienne.
La langue arménienne- Ses rapports avec le phry–
gien.-
Des géographes et des historiens de l'antiquité,
dont Bositonius ( l
a r
siècle av.J.-C.), établissaient une
analogie entre les Arméniens, les Arabes et les Sy–
riens au point de vue de la langue, de la constitu–
tion physique et des mœurs. Etienne de Byzance
(
V I
0
siècle) considérait l'arménien comme une lan–
gue semblable au phrygien. Peut-être cet auteur grec
se basait-il sur le témoignage d'Hérodote qui consi–
dérait les Arméniens comme une colonie phrygien–
ne (3). Le peu que Ton sait du phrygien ne permet
1)
Marquart,
op.
cit.,
p. 13.
2)
Voir Johann Friedrich,
Einfuhrung
ins
Urartaische,
Leipzig, 1933.
3)
Hérodote,
VII, 73: «Les Arméniens portaient armes pa–
reilles, comme extraits d'eux, et Arthocmès, qui avait épousé
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Fonds A.R.A.M