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LITTERATURE
ble du mot (1). Toutefois, depuis plus de deux mille
ans, leur type est fixé définitivement, de manière à
les distinguer des autres peuples aussi nettement
que l'on distingue un Anglais d'un Espagnol ou un
Français d'un Russe.
I I I . LA LANGUE
Les Arméniens ayant immigré à l'époque des
Mèdes, la langue parlée par les habitants du pays
des Khaldes ne pouvait être l'arménien. Les noms
des villes et des sites mentionnés dans les inscrip–
tions assyriennes et chaldéennes ne sont pas armé–
niens ; ils ne s'expliquent pas par l'étymologie armé–
nienne. De même, i l n'existe aucune trace de culture
arménienne de l'époque de Darius, c'est-à-dire d'un
temps où les Arméniens indo-européens étaient déjà
installés en Arménie; les noms «Armina» et «Ar-
miniya» que nous rencontrons dans les inscriptions
de Darius ne sont pas arméniens (2).
I l en résulte que dans les pays que nous venons
de décrire, deux langues tout à fait distinctes f u –
rent parlées pendant deux périodes successives de–
puis le X I I
0
siècle avant notre ère
: 1
° la langue
d'Ourartou;
2
°
la langue arménienne,
aussi diffé–
rentes l'une de l'autre que les deux peuples qui ont
habité le pays.
La langue d'Ourartou.-
L'idiome des Khaldes
n'a aucune analogie avec l'arménien. Du reste, i l
ne fait pas partie des langues indo-européennes.
I l est certainement d'origine caucasienne, bien
1)
Marquart, op. cit., p. 7. — Pour la composition du pré–
sent chapitre nous avons utilisé cet excellent ouvrage.
2)
Hûbschmann, op. cit., p. 233-234.
Fonds A.R.A.M