ARMENIENNE
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téresse pas directement. Marquart observe toutefois
que tous les Kurdes sont des Mardes, mais tous les
Mardes ne sont pas Kurdes
(1).
Ce qui importe, c'est
de savoir que les Kurdes étaient d'une race distincte
de celle des Arméniens, mais ayant vécu avec les
Arméniens sinon intimement, du moins très proches
d'eux, ces derniers subirent certainement leur influ–
ence. Rappelons que les Kurdes ne sont que les Car-
douques de Xénophon, peuple qui n'était séparé des
Arméniens que par une rivière, le Centritès
(2),
le
Bathman-Sou d'aujourd'hui.
On remarque qu'au point de vue physique, l'Ar.
ménien, d'après les anthropologues, ne ressemble pas
au type original de la race indo.européenne dont le
type le plus pur s'est conservé dans les pays du nord
européen. L'Arménien porte plutôt les traits carac–
téristiques de la race hittite dont nous voyons les
images sur les sculptures trouvées dans l'Asie Mi –
neure et en Syrie du Nord (2
e
moitié du 2
e
millénaire
et l '
e
moitié du 1
e r
millénaire), ainsi que sur les sta–
tues et monuments égyptiens de la 2° moitié du 2°
millénaire av. J.-C. Faut-il en conclure que ce peu–
ple n'est pas aryen? Nullement.
Conclusion.-
Séjours prolongés dans différentes
parties de l'Asie Antérieure, alliances contractées
avec les Khaldes, contacts avec les peuples limi–
trophes - Iraniens, Mèdes et Kurdes notamment ; tels
sont les facteurs qui, au cours des siècles, ont cer–
tainement modifié sinon sensiblement, dumoins dans
une mesure suffisamment large pour altérer le ca–
ractère de la race au point de vue physique. Ce
n'est d'ailleurs pas un fait exceptionnel : la plupart
des peuples indo-européens ont subi des influences
analogues- L'exemple du Français et de l'Anglais
d'aujourd'hui suffit pour le faire admettre. L'en–
semble des constatations linguistiques nous obligent
à reconnaître jusqu'à nouvelle preuve que les Armé–
niens sont un peuple mixte dans le sens remarqua-
1)
Marquart, op. cit., p. 22.
2)
Xénophon,
Anabaae,
EUT, 1.
Fonds A.R.A.M